AFP - Lucasfilm Ltd /Paramount / The Kobal Collection
Introduction
Sur les traces d'Indiana Jones, dans un film d'aventures haletant de Steven Spielberg, produit par George Lucas en 1981.
Synopsis
Tout commence au Pérou, en 1936. Le professeur Henry Walton Jones Jr, dit "Indiana", ou "Indy", éminent archéologue, met la main sur une idole Chachapoyan dans un temple ancien rempli de pièges mortels. Mais à la sortie du temple, le voilà qui se fait dérober sa relique par son principal concurrent, René Belloq.
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Indiana Jones revient bredouille aux États-Unis et retourne à l'enseignement. C'est là, à l'université, qu'il est contacté par les services secrets américains. Ceux-ci ont en effet intercepté un message indiquant qu'Adolphe Hitler et les nazis pourraient bien avoir retrouvé la trace de l'Arche d'alliance, ce coffret sacré contenant les Tables de la Loi, sur le site de Tanis en Égypte. L'Arche permettrait à Hitler d'assurer sa victoire sur le monde et ne doit donc en aucun cas tomber entre les mains des nazis.
Indiana Jones est alors mandaté pour retrouver l'Arche avant eux.
La genèse du film
Le réalisateur George Lucas a pour habitude de passer quelques jours sous le soleil quand un de ses films s’apprête à sortir. En mai 1977, sort sur les écrans une révolution galactique, une guerre des étoiles qui va faire de nombreux émules. Mais ça, George Lucas ne le sait pas encore. Pour le moment, sur la plage, il se ronge les sangs. Il est certain d'avoir fait un navet et que sa carrière de réalisateur est terminée.
À ses côtés, pour lui remonter le moral, il y a son ami Steven Spielberg, également réalisateur, qui trime sur ses "Rencontres du troisième type". Un soir, un appel téléphonique durant le dîner chasse le cafard de Lucas: "Star Wars" est un triomphe évident dès sa première semaine d'exploitation. George Lucas peut enfin se détendre, rire à nouveau et parler. Et naturellement, il se met à faire des projets avec son ami Steven.
Steven Spielberg a très envie de tourner un James Bond. Mais il ignore encore que seuls des Anglais de bon ton, à l'époque du moins, peuvent diriger des OO7.
"J'ai une meilleure idée que James Bond", dit George Lucas qui se met à raconter les exploits d'un aventurier-archéologue appelé Indiana Jones. Dur, sans peur, débrouillard, avec un fouet toujours à portée de main. Il porte des lunettes et a un ton professoral.
George Lucas a couché cette idée sur le papier quelques années plus tôt. En fait, il a joué à pile ou face pour savoir quel héros il ferait vivre à l'écran en premier: Luke Skywalker au regard tourné vers les étoiles ou Indy Jones aux pieds solidement plantés sur terre.
Steven Spielberg est enthousiasmé par cette idée. Un film d'aventures avec un archéologue prêt à tout, voilà qui semble très prometteur.
George Lucas et Steven Spielberg s'associent à Lawrence Kasdan à qui ils confient l'écriture du scénario. Le trio multiplie les séances de travail, enregistrées sur bandes. Chacun vocifère, et lance au visage des deux autres des nouvelles idées, George Lucas s'efforçant à chaque fois de ne pas faire dévier le concept originel.
La référence de George Lucas est un film de série B des années 40, à l'action ultra rapide. Steven Spielberg, lui, voit un Indy plus proche de Blackhawk, le pilote de chasse polonais des DC comics américains. Il veut également qu'il ait l'apparence de Fred C. Dobbs, incarné par Humphrey Bogart dans "Le trésor de la Sierra Madre", un film signé John Huston: barbu, du genre à ronchonner et à grogner sur tout.
En avril 1978, le scénario d'Indiana Jones est enfin prêt. Reste à trouver des financements.
Le projet est refusé par tous les studios de Los Angeles. Tout le monde aime l'idée, mais pas le traitement. Après négociations, c'est finalement Paramount Pictures qui finit par accepter de produire en partie le film et de le distribuer avec des conditions draconiennes.
Les acteurs
Le premier acteur choisi pour incarner Indiana Jones est Tom Selleck qui s'est fait connaître par la télévision. Il est devenu le Burt Reynolds du petit écran grâce à la série "Magnum". Mais il est coincé par CBS sur sa série.
"Et c'est ainsi que j'ai décroché le rôle par forfait", dit Harrison Ford.
Steven Spielberg, qui l'a vu dans "Star Wars", le trouve parfait. Il est un mélange remarquable, estime Spielberg, d'Errol Flynn et d'Humphrey Bogart. Soit exactement ce qu'il cherche.
C'est George Lucas qui téléphone à Harrison Ford pour lui annoncer la proposition: devenir à l'écran un héros sans peur et sans reproche, un archéologue aventurier.
Ainsi Harrison Ford, à quelques mois de son 38e anniversaire, vient de décrocher le grand rôle en solo de sa carrière.
Sur son personnage, Harrison Ford dit ceci:
"Je ne sais pas ce qu'est un héros, et je suis sûr que les héros ne le savent pas non plus. Ce sont simplement des aventuriers, dans les deux cas, des types baratineurs, mais doux d'une certaine manière. Han Solo est moins compliqué, moins sophistiqué. Indiana Jones a une dimension supplémentaire. C'est un type qui se bat à tout bout de champ, mais il a une fragilité humaine: il connaît la peur, il a des problèmes d'argent. C'est un professeur, mais je ne dirais pas de lui que c'est un intellectuel, il fait des choses courageuses, mais je ne l'appellerais pas un héros. Il arrive, tout simplement, avec un fouet à la main et il tient en respect le monde entier."
Quant au reste du casting, c'est Karen Allen qui joue le rôle d'Indy au féminin, Marion, qui n'a rien d'une faible femme.
"Je l'imaginais depuis longtemps comme l'une des héroïnes des Indiana Jones. C'était ma favorite, elle avait du caractère et était fougueuse comme les femmes des années 1930. Elle était idéale", se souvient Steven Spielberg.
La plupart des acteurs pour les rôles principaux sont trouvés en Angleterre. Et c'est en Angleterre également que Steven Spielberg s'empresse d'engager le chef opérateur anglais Douglas Slocombe et son équipe, son monteur et principal collaborateur depuis cinq ans, Michael Kahn, ainsi que le chef décorateur londonien Norman Reynolds.
Tout est enfin réuni. Le tournage d'Indiana Jones peut à présent démarrer. Nous sommes en juin 1980.
Le tournage
Le tournage du premier Indiana Jones commence en juin 1980, à La Rochelle, en France. On tourne des plans avec un véritable sous-marin. On tourne dans d'authentiques hangars construits par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale.
Puis, on tourne en Angleterre, dans les studios d'Elstree. On s'envole ensuite pour la Tunisie où il faut tourner les scènes d'excavation de la mythique cité de Tanis. Toutes les scènes censées se dérouler en Égypte ont été filmées à Kairouan et Tataouine, en Tunisie. C'est au même endroit que furent tournées en 1977 les scènes de la planète Tatooïne où R2-D2 est attaqué par les Jawas dans "La Guerre des étoiles".
Avec 600 figurants bien placés, Steven Spielberg arrive à donner l'impression qu'ils sont 2000, lui permettant ainsi de respecter le budget. Quant à la grande excavation, elle aurait dû couvrir une superficie de 100 hectares; il s'en sort avec 35. Grâce à l'argent économisé, Spielberg peut commander 4'500 serpents.
En trois mois d'un tournage éprouvant, le film est dans la boîte. Un exploit.
La musique du film
Comme c'est toujours le cas avec Steven Spielberg ou George Lucas, c'est évidemment le grand compositeur américain John Williams qui s'attaque au thème d'Indiana Jones. Un thème très célèbre et facilement mémorisable.
Pour créer cette musique, John Williams a expliqué qu'il voulait que "Les Aventuriers de l'Arche perdue" s'ouvre sur un thème qui paraisse évident et inoubliable. Une musique atonale pour traduire la peur, et des sons modifiés pour souligner le point culminant de ces aventures trépidantes.
La sortie du film
En juin 1981, "Les Aventuriers de l'Arche perdue" sort aux Etats-Unis et reçoit un accueil triomphal.
Le public et la critique sont unanimes pour saluer ce vrai film d'aventures, drôle, pétillant, passionnant et au héros attachant.
En 1982, aux Oscars, le film glane ceux du meilleur son, du meilleur montage et des meilleurs effets spéciaux. Pas d'Oscar du Meilleur film cependant qui s'en va récompenser "Les chariots de feu" de Hugh Hudson.
Crédits
Une proposition de Catherine Fattebert pour l'émission "Travelling".