Comme si la fiction était parfaitement en phase avec la réalité – ou le contraire – jamais les femmes ne se sont révélées aussi fortes en télévision. "The Handmaid's Tale", "Better Things", "Godless", "Alias Grace", "The Crown", et maintenant "The Marvelous Mrs Maisel", une comédie sur une femme au foyer qui va devenir comédienne.
L'héroïne, Miriam Maisel, vit son rêve: en parfaite épouse des années 50 – la série se déroule en 58 – elle s'occupe du ménage, des enfants et de son mari avec un plaisir non dissimulé, dans un bel appartement de l'Upper West Side, à New York.
Pimpante et cocue
Le mari de Miriam rêve d'être comédien de stand-up, et évidemment, elle le soutient. Elle l'accompagne à ses spectacles dans les petits clubs new-yorkais, et elle prend des notes. Elle lui fait même quelques suggestions. Ce que l'on voit surtout à l'écran pendant les 40 minutes d'introduction du personnage, c'est qu'elle est pétillante, drôle, et intelligente.
Des qualités qui n'empêchent pas le coup de massue qui suit: alors qu'elle rentre du club après une représentation lamentable de son mari, ce dernier lui annonce qu'il a raté sa vie, qu'il est malheureux, et qu'il la trompe avec sa secrétaire. Il la quitte.
Révélation et émancipation
Miriam, dévastée, boit et termine sa soirée dans le club de stand-up, complètement bourrée. Elle monte sur scène en chemise de nuit, et raconte ses dernières mésaventures devant un public hilare. C'est la révélation. Une employée du club voit en Miriam une future star et décide de coacher la mère au foyer.
L'émancipation de Miriam est au coeur de la série. Légère et fraîche, cette comédie s'avère très réussie. Grâce à la mise en scène dynamique et aux décors aux couleurs acidulés. Grâce aussi à l'écriture fine et souvent drôle de la scénariste, et surtout grâce à l'actrice qui campe la merveilleuse Mrs Maisel, Rachel Brosnahan (Rachel Posner dans "House of Cards"). Son bagout, vif et intelligent, ainsi que son énergie communicative, nous séduisent dès les premiers instants.
Crystel Di Marzo/ld