Au moment où l’artiste vaudois Félix Vallotton réalise sa série de gravures sur bois, en 1898, il réside à Paris et sa peinture n’est pas encore au goût du marché de l’art ambiant. Il vit alors notamment grâce à ses illustrations publiées dans La Revue Blanche.
Dans cette suite de saynètes puissamment graphiques où le contraste du noir et blanc domine comme une lutte éternelle entre des forces antagonistes, l’artiste grave tout ce qui tourne autour des relations homme/femme, l’adultère, les tristesses et l’ennui du couple marié, le quotidien…
Au fil de ces dix moments gravés, on retrouve une femme comme un motif qui se répéterait. Elle ressemble à Misia, une femme muse qui aurait fait tourner les têtes, croqueuse d’hommes et de femmes. Elle fascinera même Vallotton qui semble éprouver un malin plaisir à l'intégrer dans sa série.
Ce lien réel a donné l'amorce au scénario de ce nouveau court-métrage. La voix de Misia nous guide dans l'univers noir et blanc créé par Vallotton. On passe d’une scène à l’autre, cueillant de-ci, de-là des informations qui apportent quelques éclats de lumière sur le trouble ressenti face à ses intimités où le fait divers ne semble jamais loin.
Ce film immersif en réalité virtuelle de Martin Charrière, produit par la RTS et réalisé par DNA Studios, est le deuxième épisode de la série "Hors-Cadre" qui fait (re)découvrir les peintres suisses.
Florence Grivel/mcc
>> Festival Visions du Réel, du 13 au 21 avril, Nyon.