"The Chi", un drame teinté d'espoir pour cette série chorale

Lena Waithe est la première femme noire à avoir reçu un Emmy Award pour une comédie (l'épisode Thanksgiving de "Master of None"). "The Chi" est sa première création en tant que scénariste. Un drame co-produit par Common, rappeur aux mille casquettes.

Dans "The Chi", on suit une demi-douzaine de personnages qui, au départ, ne semblent pas connectés. Plus le temps avance, au fur et à mesure que l'intrigue se met en place, ils se retrouvent liés par le malheur. Immergé dans les quartiers sud de la ville de Chicago, le téléspectateur gravite autour des différents protagonistes.

La violence au coeur de la série

La série commence dans la violence: le corps d'un adolescent gît à terre dans une ruelle, et un autre jeune qui se balade à vélo, en profite pour lui piquer son médaillon et ses baskets. Manque de chance, les flics rappliquent et coffrent le voleur, qu'ils prennent pour le tueur. Une erreur de jugement qui va partir en sucette, et assombrir encore plus l'ambiance du quartier.

C'est par ce drame que "The Chi" se construit. Cependant, elle ne se cantonne pas à dépeindre un quotidien violent. Contrairement à "The Wire", auquel elle peut faire penser, la série comporte tout de même quelques touches d'espoir. Spécialement à travers ses jeunes personnages: les adolescents et les jeunes adultes. Ils chantent, dansent, s'aiment en cachette, et tentent de réussir là où leurs parents ont échoué.

Esthétique réussie et démarrage prometteur

Lena Waithe, la scénariste, est originaire de Chicago. Avec cette série, elle a voulu dépeindre son quotidien dans le south side. Sa manière de raconter la vie des gens est parfaitement maîtrisée, les personnages sont rapidement attachants, et elle réussit à raconter une belle histoire sur le passage à l'âge adulte.

Les plans de la ville, des rues, et la façon de filmer les acteurs au plus près, nous plongent immédiatement dans l'ambiance. Esthétiquement, "The Chi" est très réussie. Malgré un léger manque de rythme par moments, c'est un très bon démarrage pour la série de Showtime.

Crystel Di Marzo/ld