"Pentagon Papers" a beau se situer en 1971, il résonne clairement avec notre époque. C’est très frappant et Spielberg ne cache pas son intention: signer un plaidoyer en faveur d’une presse libre, rigoureuse et audacieuse.
Le récit aborde à peu près toutes les thématiques sensibles encore aujourd’hui: la liberté de la presse face à la sécurité de l’Etat, le danger de la censure avec Nixon qui tente de museler les journaux qui ne lui conviennent pas, mais aussi les questions liées à la viabilité économique d’un journal comme le Washington Post, les liens trop intimes entre gens de pouvoir et journalistes. Et même le statut des femmes qui doivent s’affirmer dans un système où la condescendance masculine est reine.
L'éloge a quelques limites
Toute ressemblance avec l’Amérique contemporaine n’est évidemment pas fortuite. Et "Pentagon Papers" coche toutes les cases de ce qu’on attendait de lui. Ni plus, ni moins. C’est ainsi la limite de cet éloge un peu lisse et par moments très boursouflé, où Spielberg reconstitue avec un plaisir évident les salles de rédactions enfumées comme les rouages des anciennes rotatives.
Un film nostalgique qui préfère cultiver le souvenir d’un journalisme figé dans le temps plutôt que de mettre en perspective les évolutions d’un métier en pleine mutation.
Rafael Wolf/olhor