Plus que le tennis et le football, mieux que la course à pied et le ski, la boxe est le sport préféré du cinéma. Quelque 500 films lui sont consacrés, de manière centrale ou périphérique. Le dernier en date "Sparring", de Samuel Jouy, met en scène un boxeur de l'ombre, un ouvrier du ring, un partenaire d'entraînement, celui qui reçoit les coups. Mathieu Kassovitz trouve là un de ses meilleurs rôles.
Dès ses origines, et même avant, le cinéma s'est intéressé à ce ballet des corps: en 1887 déjà, le précurseur Eadweard Muybridge montre un combat de boxe à mains nues; puis en 1891, William Kennedy Laurie Dickson réalise avec un kinétographe "Men Boxing".
En 1897, Enoch J. Rector montre le combat dans son intégralité, soit 14 rounds, entre l'Américain James J. Corbett et son challenger britannique Bob Fitzsimmons, grâce au vériscope, une de ses inventions. Pour la première fois, on peut voir des plans d'ensemble, avec le ring, l'arbitre et les spectateurs. On découvre alors que la boxe offre un dispositif scénique hors du commun avec son unité de lieu, de temps et d'action.
Mais surtout, le genre a intéressé les plus grands réalisateurs: Alfred Hitchcock, Raoul Walsh, John Ford, Fritz Lang, John Huston, Stanley Kubrick, Walter Hill, Claude Sautet, Marcel Carné, Jim Sheridan, Jean-Pierre Melville. Le genre a même enfanté des chefs-d'oeuvre comme "Gentleman Jim" de Raoul Walsh ou "Raging Bull" de Scorsese.