"Le retour du héros", comédie d'aventure en costumes située au début du 19e siècle, renoue avec l'esprit très libre d'un cinéma populaire français rappelant "Ridicule" de Patrice Leconte, "Cartouche" de Philippe de Broca ou "Les mariés de lʹan II" de Jean-Paul Rappeneau.
Une histoire qui tourne autour d'un mensonge
Jean Dujardin y joue le rôle du capitaine Neuville, un être lâche, fourbe et macho, qui demande la main de Pauline, une jeune ingénue, avant de s'éclipser sur les champs de bataille. Pour éviter à sa soeur de sombrer dans la dépression, Elisabeth (Mélanie Laurent), écrit de fausses lettres que Neuville est supposé écrire à sa bien-aimée.
Le problème, c'est qu'elle en fait un héros de guerre. Lorsque le capitaine revient en chair et en os, les deux protagonistes décident de pactiser pour continuer le mensonge.
Les clichés homme-femme au centre du film
Laurent Tirard, réalisateur du film, jongle intelligemment avec ce mythe du héros et s'amuse du pouvoir de la fiction. Le film est à la fois classique dans la forme et moderne dans le jeu et dans les thématiques.
Ainsi "Le retour du héros" joue avec les clichés homme-femme pour mieux s’en moquer et l’égalité entre les sexes devient le sujet principal de la relation qui unit Jean Dujardin et Mélanie Laurent, tous deux parfaits dans leur rôle respectif. Et c’est dans ce couple dépareillé que le film puise à la fois ses ressorts comiques les plus réussis, et sa modernité. La question de l’égalité salariale est même évoquée au détour d’une scène pleine d’autodérision.
Au final, "Le retour du héros" est un film pertinent, moderne et drôle qui renoue joliment avec ce cinéma d’aventure populaire et malin qu'incarnait si bien Jean-Paul Belmondo.
Rafael Wolf/aq