"Everything Sucks!" la série ado toute "mimi" proposée par Netflix

Après nous avoir abreuvé d'années 50, 60, 70 et surtout 80 au cinéma et à la télévision, le temps est maintenant venu de s'attaquer aux nineties. Parce que tout est bon pour ne pas penser au présent, et parce que les chemises bariolées ouvertes sur des t-shirts imprimés, ça fait rire. Comme les lecteurs CD ou les cassettes vidéo VHS.

Cette nouvelle série a de sérieux airs opportunistes: la nostalgie n'est pas toujours finement amenée. Dès la première scène, avec un dialogue sur le nouveau "Star Wars" en préparation – l'épisode 1 – le spectateur entre dans ces années 90 à coups de gros sabots. De 1996, il y a les vêtements, le cinéma, mais surtout, la musique: Oasis, Tori Amos, Fiona Apple, Spin Doctors, ou encore les Cranberries, l'immersion musicale est totale.

Un scénario simple

L'histoire n'est pas très élaborée. La série se déroule à Boring, dans l'Oregon. Boring signifie "ennuyeux", ça ne s'invente pas. Dans cette petite ville, qui existe vraiment, les jeunes lycéens vivent leur vie de jeunes lycéens.

"Everything Sucks!" est une comédie à tendance sentimentale. Trois amis un peu geek, et donc pas très populaires, s'inscrivent au club audiovisuel. Luke, l'un d'entre eux, y rencontre Kate, la fille du proviseur, dont il va tomber amoureux. Il y a aussi le club de théâtre, auquel sont inscrits de jeunes arrogants égocentriques, dont la trop cool Emaline. Ces deux clubs que tout oppose vont devoir collaborer, pour le meilleur et pour le pire.

Mignon, mais pas révolutionnaire

Un mot pour décrire la série: mignon. On ne rit pas, mais on sourit tendrement. Netflix veut attirer les gens qui avaient l'âge des protagonistes en 96, des personnes qui auraient la trentaine aujourd'hui. Mais ils risquent de s'ennuyer devant "Everything Sucks!".

Les séries avec des ados intéressent rarement les adultes, et malgré son titre racoleur, "Everything Sucks!" est loin de l'originalité et du ton trash de l'excellente "The End of the fucking world". Quant aux jeunes, peut-être que le folklore nineties va les faire marrer et qu'ils vont s'attacher aux personnages. Car ceux-ci sont dans l'ensemble plutôt cool, interprétés par une bande d'acteurs jusqu'ici inconnus, mais très convaincants. Le casting rattrape passablement le manque d'audace du scénario.

Crystel Di Marzo/ld