Malgré son origine australienne, "Harrow" met en scène une tête d'affiche galloise: Ioan Gruffudd, aperçu dans "Forever", une série dans laquelle il interprétait déjà un docteur. Dans "Harrow" - à ne pas confondre avec "Arrow", la série avec le justicier à capuche – Ioan Gruffudd campe Daniel Harrow, un excellent médecin légiste, aux méthodes peu conventionnelles.
Harrow a un sale caractère, c'est un grincheux. En cela, il rappelle un peu le personnage du Dr. House. Son humour est parfois cassant et sarcastique. Mais contrairement à Gregory House, Daniel Harrow ressent une énorme empathie pour les victimes qu'il dissèque.
Un docteur grincheux mais attachant
Harrow travaille avec la police pour résoudre des enquêtes délicates. Il déteste l'autorité et il a tendance à investiguer à sa façon, en allant souvent à l'encontre des lois. Mais sa faculté à se mettre à la place de la personne décédée fait de lui le meilleur de sa profession.
Contrairement aux drames médicaux classiques, l'action ne se situe pas uniquement dans l'hôpital. Harrow sort pour mener l'enquête, pour faire du bateau - il vit sur un voilier - ou pour tenter de se rabibocher avec sa fille de 16 ans, qui gère difficilement le divorce. On découvre un personnage singulier, attachant, qui se passionne pour les affaires les plus ardues. Durant les trois-quarts du pilot, "Harrow" apparaît comme "une série à docteur" convaincante, sans plus. Jusqu'au twist final.
Une énigme mystérieuse
Une dernière scène surprenante change la donne. Le passé sombre du légiste le rattrape, et la série bascule. Nous ne sommes plus face à un procedural, une fiction relatant une nouvelle affaire criminelle à chaque épisode, mais face à une énigme à résoudre sur toute la durée de la saison. Soit sur 10 épisodes. Une énigme qui contient son lot de noirceur et de secrets jusque-là bien gardés, et qui ouvre le champ des possibles en multipliant les genres. On passe de l'enquête médicale au thriller.
Cette fin en forme de cliffhanger titille. Elle donne envie de découvrir la suite. Et vite. Reste à espérer que la trame demeure convaincante, et que les scénaristes parviennent à maintenir le suspense et la tension jusqu'au bout. Le démarrage semble prometteur et un peu d'air australien fait le plus grand bien pendant le creux de saison américain.
Crystel Di Marzo/ld