"Le fabuleux destin d'Amélie Poulain", voyage au coeur d'un Paris enchanté
Grand Format Travelling
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AFP - Claudie Ossard Productions / UGC
Introduction
En 2001, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet adoucit notre quotidien grâce à Amélie Poulain et connaît un fabuleux destin.
Amélie n'est pas une fille comme les autres. Elle a vu son poisson rouge disparaître sous ses yeux, sa mère mourir sur le parvis de Notre-Dame et son père reporter tout son amour sur un nain de jardin. Amélie est serveuse au Café des Deux Moulins à Montmartre. Sa vie est simple: elle aime faire des ricochets sur le canal Saint-Martin, plonger la main dans les sacs de grains et laisser divaguer son imagination. Sa vie bascule la nuit de la mort de la princesse Diana. Son nouveau but: faire le bonheur des autres.
Chapitre 1
Humour et poésie
Avec son film "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain", le réalisateur français Jean-Pierre Jeunet offre un voyage poétique et plein d'humour au coeur d'un Paris revu et enchanté, celui de Montmartre et de la rue Lepic, ingénieusement métamorphosé et peuplé de personnages attachants.
A 47 ans, Jean-Pierre Jeunet sert une belle histoire avec de bons sentiments, une comédie romantique qui lui correspond. Son but: que les personnages priment et que le public sorte ému et souriant des salles de cinéma. Pari gagné pour le réalisateur. "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" est un succès incontournable du cinéma mondial.
Chapitre 2
Une histoire de petits bonheurs
AFP - Claudie Ossard Productions / UGC
Amélie Poulain est une petite fille conçue le 3 septembre 1978, à 18h28 et 32 secondes, de la fécondation d'un ovocyte de Mme Amandine Poulain, née Fouet, par un spermatozoïde de Mr. Raphaël Poulain.
Petite fille au cœur qui s'emballe, Amélie passe une enfance solitaire, peuplée d'amis imaginaires. Elle quitte son père, veuf, et devient serveuse à Montmartre. Elle aime les petits plaisirs de la vie, glisser la main dans un sac de grains et casser la croûte des crèmes brûlées. Sa vie est solitaire et monotone entre les habitués du café et du quartier.
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Le jour de la mort de Lady Di, le 31 août 1997, Amélie va faire une découverte qui va changer sa vie. Elle découvre par hasard, dans sa salle de bain, une boîte en fer blanc appartenant au petit garçon qui vivait dans l'appartement dans les années cinquante.
Elle décide de le retrouver et de lui rendre sa boîte et sa mémoire. Devant le bonheur de cet homme, Amélie se dit qu'elle pourrait s'immiscer dans la vie des gens et leur procurer du bonheur, les réparer, les rendre heureux.
En aidant les autres à trouver leur bonheur, elle se retrouve face à sa propre vie solitaire. C'est là que va intervenir le hasard, à nouveau.
Elle va croiser la route de Nino Quincampoix, un jeune homme collectionnant les photos d'identité jetées sous les cabines de photomaton.
Dans mon film, la plupart des anecdotes sont vraies. Même le poisson rouge aux tendances suicidaires, j'en ai eu un… et l'histoire du type qui se fait photographier tous les jours est authentique.
AFP - Claudie Ossard Productions / UGC
Chapitre 3
Un retour à la simplicité
Pour Jean-Pierre Jeunet, tout commence en 1974. Il tourne d'abord des films publicitaires, puis signe des clips pour Julien Clerc et Etienne Daho.
Au Festival du film d'animation d'Annecy, il rencontre le dessinateur Marc Caro. Le tandem réalise alors des courts métrages d'animation, et ça fonctionne. L'un deux s'appelle "Le Bunker de la dernière rafale". Nous sommes en 1981. Le petit film devient culte et reste à l'affiche pendant six ans.
Forts de leur succès, Jeunet et Caro décident de passer au long métrage. En 1991, ils sortent "Délicatessen". En 1995, "La Cité des enfants perdus". Jean-Pierre Jeunet part ensuite vingt mois aux Etats-Unis pour tourner "Alien IV".
Le fait d'avoir réalisé "Alien IV" à Hollywood, une aventure merveilleuse, mais éprouvante, m'a donné l'envie de faire un virage à 180 degrés et de m'offrir une grande bouffée d'air pur en racontant une histoire optimiste, enracinée dans le Paris que j'aime et que je n'ai découvert qu'à 22 ans, en débarquant de Lorraine.
Aux Etats-Unis, le destin de Jean-Pierre Jeunet est tout tracé, mais Montmartre lui manque. Il rêve de faire un film sur son quartier.
En 1998, en pleine Coupe du monde de football, il trouve le fil conducteur de son film montmartrois: l'histoire d'une fille qui veut changer celle des autres. Ce sera Amélie Poulain.
Marc Caro s'occupe de la direction artistique, l'exigence sur les décors, les costumes. Jean-Pierre Jeunet s'occupe de l'écriture. Il collabore avec Guillaume Laurant, scénariste et dialoguiste. Fou d'écriture, fortement impressionné par Prévert, Queneau et Perec, le scénariste est le collaborateur parfait pour Jean-Pierre Jeunet, puisque les deux hommes ont des univers qui se complètent.
Chapitre 4
Du scénario au casting
UGC / Studio Canal+ / The Kobal Collection
Le scénario est écrit. Jean-Pierre Jeunet doit à présent faire la tournée des producteurs. Il est sûr de lui. Mais "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" semble ne pas vouloir démarrer. Tous les producteurs contactés se retirent. Le film est budgétisé à plus de 70 millions de francs. C'est beaucoup. Puis, c'est l'actrice principale, Emily Watson, qui se retire. Elle est enceinte.
Mais Emily Watson est remplacée par Audrey Tautou. Bertrand de Labbey, patron d'Artmédia et agent de Jean-Pierre Jeunet, et Brigitte Maccioni, productrice d'UGC, tombent amoureux d'Amélie. A partir de là, tout s'enchaîne, les financements, le casting.
Il n'y a pas qu'Audrey Tautou dans "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain". Il y a aussi Mathieu Kassovitz, Rufus, Jamel Debbouze, Claire Maurier, Isabelle Nanty, Dominique Pinon, Yolande Moreau, Urbain Cancelier, Michel Robin, Ticky Olgado, André Dussolier… Ils sont tous là. Les irréductibles de Jeunet, ses acteurs fétiches.
Au départ, Jean-Pierre Jeunet n'a pas de rôle à proposer à l'un de ses acteurs fétiches, Dominique Pinon. Le réalisateur est catastrophé. Il finit par lui proposer le rôle de l'amoureux parano. Un rôle parfaitement secondaire. Dominique Pinon en fait des tonnes, le multiplie par 20, alors que sur le papier, c'est juste un petit rôle que le réalisateur envisage de couper.
A André Dussolier, il confie le rôle de la voix off. A Rufus, il donne le rôle de Raphaël Poulain, le père d'Amélie.
Chapitre 5
Paris, l'autre héroïne
AFP - Claudie Ossard Productions / UGC
L'autre personnage principal principal du film, c'est Paris, plus spécifiquement Montmartre. De la place Blanche, jusqu'à la place du Tertre, avec ses raccourcis, ses rampes, ses panoramiques ses fleurs et son pittoresque.
Un quartier où tout est permis: placer des étals de fruits et de légumes, ou de fromages sur la chaussée, construire une folie gothique au fond de l'impasse Marie-Blanche, installer une pergola avec rose des vents rue Constance, se tordre les pieds sur les pavés à la rue Lepic, lorgner du côté du moulin de la galette et boire un verre aux Deux Moulins.
Un jour, je vais boire un coup au café des Deux Moulins. Je demande à la serveuse, qui joue d'ailleurs un petit rôle dans le film, si l'endroit a déjà servi de décor de cinéma, elle me dit: "oui plus jamais ça!"
Jean-Pierre Jeunet crée un Paris idéalisé qui illustre si bien le monde imaginaire de son héroïne fuyant la réalité. Rien n'est vrai, mais tout est typiquement français. Rien ne vient perturber l'image pittoresque d'un Paris de comédie musicale en technicolor, celle des poétiques films de l'entre-deux-guerres, ceux de Marcel Carné ou de René Clair.
Pourtant, c'est vraiment dans Montmartre que va se tourner le film. Pour un cinéaste qui déteste quitter le studio, de peur de ne pouvoir tout contrôler, voilà que Jean-Pierre Jeunet doit se frotter aux aléas du tournage en extérieur. Une première.
Le Montmartre de Jeunet est un Montmartre rêvé qui n'existe pas. Il triche pour habiller la ville de couleurs chatoyantes. Il s'amuse à vider la ville de voitures. Il triche pour en faire un Paris de carte postale au relents nostalgiques.
AFP - Claudie Ossard Productions / UGC / Collection ChristopheL
Chapitre 6
La musique du film
C'est la musique du Français Yann Tiersen qui caractérise l'univers du film "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain".
Le hasard a mis le musicien sur le chemin de Jeunet. Un matin, le stagiaire qui emmène le cinéaste sur le plateau de tournage écoute un disque de Yann Tiersen. Trois jours plus tard, l'auteur commence à écrire la musique pour le film.
L'album reçoit plusieurs récompenses, notamment un César de la meilleure bande originale en 2002.
Chapitre 7
La sortie du film
AFP - Claudie Ossard Productions /UGC
En 2001, le film sort. Très vite, il va connaître un succès considérable au grand étonnement du réalisateur Jean-Pierre Jeunet. Pourtant, le succès du film ne fait pas que des heureux. Il fait des envieux.
Les critiques sont partagés. Certains encensent le film. D'autres, comme les Inrockuptibles, parlent de vision idéalisée, passéiste de Paris avec l'élimination de la diversité ethnique.
Le film n'est pas sélectionné à Cannes. Mais Cannes ou pas, le film devient rapidement un véritable phénomène de société et remporte de nombreuses récompenses et nominations. Tout le monde parle d'Amélie Poulain et le film change des vies.
Ça me fait plaisir de voir que le film a changé la vie de l'épicier d'à côté, du patron du café des Deux Moulins, comme Amélie a changé la vie des personnages dans le film. Il voulait vendre. Maintenant il ne veut plus. Il donne des interviews tous les jours, les touristes viennent dans son café...
"Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" est un triomphe qui continue à faire rêver. Sa musique, son esthétique, son histoire et sa fraîcheur ont conquis le public bien au-delà des frontières françaises, faisant de ce film un succès planétaire.