"Madame Hyde" est une adaptation très libre du roman de Stevenson. Et pas seulement parce que le héros du roman devient une femme à l'écran, mais parce que le film est inclassable dans le paysage du cinéma français et qu'il offre un beau contre-emploi à Romain Duris qui joue un proviseur ivre de lui-même, vêtu de costumes étriqués aux couleurs pastels.
La douceur de la surprise
Comédie cocasse inscrite dans un contexte social fort, celui de l'école et de la banlieue, le film donne un grand sentiment de liberté. Il faut dire que son réalisateur, Serge Bozon, a la loufoquerie partageuse. "On parle souvent de formatage dans la comédie française, mais il en existe tout autant dans le cinéma d'art et d'essai. Ce que j'aime, c'est la douceur de la surprise" dit ce cinéaste atypique, au débit de catapulte déréglée.
Isabelle Huppert est à l'aise dans l'univers "bizarre, étrange, burlesque" de Serge Bozon avec lequel elle a déjà tourné "Tip Top". "Les personnages de "Madame Hyde" sont presque comme des figures de bande dessinée et pourtant c'est un grand film sur l'éducation et la transmission", dit la comédienne au micro de la RTS.
Elle y incarne une prof de physique martyrisée par ses élèves, mauvaise pédagogue et d'une timidité maladive, qui va changer de méthode et se transformer radicalement après avoir été électrisée.
L'été dernier, Isabelle Huppert a obtenu le Léopard d'or de la meilleure actrice pour cette fable réjouissante qui a enchanté les critiques de "Vertigo".
mcm