Originale, hilarante et fraîche, "Killing Eve" va en tuer plus d’une

Ecrite par Phoebe Waller-Bridge, créatrice de l’excellente comédie dramatique "Fleabag", découverte il y a deux ans sur BBC Three, la série "Killing Eve" était attendue et elle ne déçoit pas.

BBC America a fait appel à la jeune auteure de 32 ans pour adapter les romans de Luke Jennings, et ainsi donner naissance à cette fiction qui mêle action, violence et humour noir.

Une introduction qui donne le ton

Durant les premières minutes du pilote, le téléspectateur fait connaissance avec Villanelle, une tueuse professionnelle un brin dérangée, jouée par Jodie Comer, vue dans "Journal d'un ado hors norme".

Villanelle mange une glace dans un café et sourit à une petite fille installée un peu plus loin, qui déguste également une glace. Lorsqu'elle a terminé, l'héroïne se lève, donne un pourboire au serveur et, tout en se dirigeant vers la sortie, renverse la glace de la petite fille sur sa belle robe. Le ton est donné: Villanelle ne sera pas le nouveau personnage préféré des mères au foyer!

Après cette scène d'introduction surprenante, nous rencontrons le deuxième personnage principal, également féminin. Il s'agit d'une analyste du MI5, le service de sécurité intérieure du Royaume-Uni.

Egalement très intéressante, Eve, campée par Sandra Oh (révélée par la série "Grey's Anatomy"), s'ennuie derrière son bureau et rêve d'être une véritable espionne. D'autant plus qu'elle a du flair. Et surtout du toupet. Pas aussi "trash" que la tueuse, Eve est néanmoins inventive dans sa manière de faire et n'hésite pas à outrepasser les règles pour enquêter de son côté.

Je t’aime moi non plus

Les deux femmes vont se croiser, se chercher, se suivre et se fuir. Autrement dit, jouer au chat et à la souris à travers toute l'Europe. Le scénario va emmener le téléspectateur de Vienne à Paris en passant par Londres et la Toscane, au gré des contrats de Villanelle. La production n'a pas lésiné sur les moyens.

L’espionnage est l’aspect principal de la série, mais d’un type différent. Novateur dans sa façon d'aborder la psychologie des personnages - qui sont ici bien déjantés - et d'injecter un humour tantôt noir, tantôt absurde. La patte de la scénariste Phoebe Waller-Bridge est facilement reconnaissable, ainsi que son ton frais, décalé et "trash" juste comme il faut.

La saison 2 déjà sur les rails

Le propos aussi paraît très moderne: il est rare de voir une femme psychopathe, et celle-ci est fascinante. Très inventive dans sa manière de tuer, elle nous surprend à chaque fois et le public s’attache autant à l’espionne qu’à la tueuse.

La deuxième saison de "Killing Eve" est déjà renouvelée, et au vu de ce départ franchement séduisant, c'est amplement mérité.

Crystel Di Marzo/jd