Retour sur les moments forts du Festival de Cannes 2018
>> La Palme d'or a été décernée à "Une affaire de famille", du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda.
>> La Suisse était présente avec quatre co-productions soutenues par la SSR, avec notamment le film de Jean-Luc Godard "Le livre d’image", en sélection officielle qui s'est vu décerner une Palme d'or spéciale.
>> La cuvée 2018 du Festival de Cannes a été marquée par un fort renouvellement générationnel.
>> Après l'affaire Weinstein, le festival a promis d'être attentif à la question des femmes dans le 7e art mais n'a pas instauré de quotas dans les sélections.
Dossier réalisé par RTS Culture et RTSinfo avec afp
La Palme d’or du compromis?
L'analyse de Raphaële Bouchet
Thierry Frémeaux, délégué général du Festival de Cannes, avait placé cette 71 édition sous le signe du renouvellement. Et des nouveaux noms, il y en avait beaucoup, parmi les 21 cinéastes en lice pour la Palme d’or. Autant dire que la consécration d’un "habitué" comme Hirokazu Kore-eda, Prix du jury en 2013 pour "Tel père, tel fils" en a surpris plus d’un.
Kore-eda est un peintre de l’enfance. "Une Affaire de famille", qui raconte les liens très forts qui unissent une famille recomposée, pauvre parmi les pauvres. Un film infiniment délicat et bouleversant.
Mais malgré toute sa beauté, on ne peut pas s’empêcher de penser que cette palme ressemble à un compromis. Que le jury n’a pas pu s’entendre sur le très beau mais très déroutant "Livre d’image" de Jean-Luc Godard, qui reçoit cette étrange Palme d’or spéciale.
On imagine que les débats ont été vifs, aussi, à propos de deux films très ouvertement engagés qui ont beaucoup divisé les festivaliers et qui figurent malgré tout en bonne place au palmarès: "Blackkklansman", la comédie enragée de l’Afro-Américain Spike Lee, qui repart avec le Grand Prix.
Et "Capharnaüm", de la Libanaise Nadine Labaki, Prix du jury, immersion dans les bidonvilles de Beyrouth. Un sujet fort, deux enfants adorables, une femme derrière la caméra. Beaucoup lui prédisaient la Palme d’or.
Et si ce palmarès racontait aussi que le jury a été sensible aux grandes causes sociales, à la misère du monde, mais qu’il a préféré réserver la récompense suprême à la douceur plutôt qu’aux coups de poings?
Le palmarès du 71e Festival de Cannes
Palme d'or pour "Une affaire de famille" de Hirokazu Kore-eda
Le jury a décerné samedi soir sa Palme d’or à "Une affaire de famille", du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda.
Quant à "Blackkklansman" de l'Américain Spike Lee, il a remporté le Grand prix du festival.
Prix d’interprétation féminine: Joanna Kulig dans "Cold War" de Pawel Pawlikowski
Prix d’interprétation masculine: Marcello Fonte dans "Dogman" de Matteo Garrone
Prix du scénario : Michael Idov pour "Leto" de Kirill Serebrennikov
et
Prix de la conférence de presse: Jean-Luc Godard pour "Le livre d'image"
Rafael Wolf
Palme d’or : "Capharnaüm" de Nadine Labaki
Grand Prix: "Leto" de Kirill Serebrennikov
Prix d’interprétation masculine: Marcello Fonte dans "Dogman" de Matteo Garrone
Prix d’interprétation féminine: Behnaz Jafari dans "3 visages" de Jafar Panahi
Prix de la mise en scène: "Plaire, aimer et courir vite" de Christophe Honoré
Prix du scénario: "BlacKKKlansman" de Spike Lee
Prix du jury: "Un couteau dans le cœur" de Yann Gonzalez
Julie Evard
Palme d'or: "Une affaire de famille" deKore-Eda Hirokazu
Grand prix: "Capharnaüm" de Nadine Labaki
Prix du jury: "Burning" de Lee Chang-Dong
Prix de la mise en scène: "Lazzaro Felice" de Alice Rochwacher
Prix du scénario: "BlacKKKlansman" de Spike Lee
Prix de la meilleure interprétation féminine: Joanna Kulig dans "Cold War" de Pawel Pawlikowski
Prix de la meilleure interprétation masculine: Adam Driver dans "BlacKKKlansman" de Spike Lee
Raphaële Bouchet
Palme d’or: "Heureux comme Lazzaro", de Alice Rohrwacher
Grand Prix du jury : "Plaire, aimer et courir vite", de Christophe Honoré
Prix du jury: "Leto", de Kiril Serebrennikov
Prix de la mise en scène: "Burning", de Lee Chang-Dong
Prix de la meilleure interprétation féminine: Behnaz Jafari dans "Trois Visages", de Jafar Panahi
Prix de la meilleure interprétation masculine: Dogu Demirkol dans "Le Poirier sauvage", de Nuri Bilge Ceylan
Prix du meilleur scénario: "Une affaire de famille", de Kore-Eda Hirokazu
Le tapis rouge comme étendard politique
Convergence des combats
L'affiche de soutien aux Palestiniens brandie par la jeune actrice franco-libanaise Manal Issa mercredi sur le tapis rouge de Cannes, "Stop the attack on Gaza!", a attiré l'attention des photographes du monde entier.
Quatre-vingt-deux femmes du 7e art, dont la présidente du jury Cate Blanchett et la réalisatrice Agnès Varda, ont réclamé samedi "l'égalité salariale" lors d'une montée des marches 100% féminine
Elles ont également revendiqué une meilleure représentation des films réalisés par des femmes. Depuis sa création, le Festival a sacré 71 réalisateurs avec la Palme d'or, contre seulement deux femmes.
La charte sera proposée à tous les festivals internationaux. Ils devront à l'avenir faire preuve de transparence sur la liste des membres des comités de sélection ainsi que sur la liste des programmateurs choisi pour un festival. Le manque de parité et de de diversité, souvent constaté dans le milieu du 7ème Art, devront faire partie du passé.
Cette charte demande aussi aux organisateurs de festival de "genrer" les statistiques pour les films en compétition, les festivals devront également établir un agenda pour la mise en oeuvre, un calendrier des mesures qu'ils prendront afin d'arriver à cette parfaite parité. Dernier point, la charte n'impose pas de quotas sur le nombre de réalisatrices à sélectionner. Le collectif 5050 pour 2020 est à l'initiative du document. Un groupe qui demande, comme son nom l'indique, une égalité femmes-hommes d'ici à 2020.
Actrices noires et métisses contre les discriminations
Après la montée des marches de 82 femmes pour l'"égalité salariale" entre hommes et femmes dans le cinéma samedi à Cannes, 16 actrices françaises noires et métisses (mulâtresses) ont fait de même mercredi pour dénoncer la sous-représentation des personnes "noires" dans le 7e Art en France.
Emmenées par Aïssa Maïga, la comédienne à l'origine d'un livre collectif "Noire n'est pas mon métier", les actrices françaises ont été accueillies en haut des marches du Palais des festivals par la chanteuse burundaise Khadja Nin, membre du jury de la 71e édition.
Dans cet ouvrage, présenté avant le Festival, ces 16 actrices épinglent, citations à l'appui, les clichés et plaisanteries douteuses voire carrément racistes entendues dans l'exercice de leur métier en France.
"Heureusement que vous avez les traits fins", "vous parlez africain?", "trop noire pour (jouer) une métisse", "pas assez africaine pour une Africaine": telles sont les réflexions entendues par exemple par Nadège Beausson-Diagne ("Bienvenue chez les Ch'tis", "Brillantissime").
Le "Don Quichotte" autorisé à sortir en salles en France
L'interview de Terry Gilliam
Le film "L'homme qui tua Don Quichotte", de l'ex-Monty Python Terry Gilliam, au coeur d'un imbroglio juridique, sortira dans les salles de cinéma en France samedi en plus de sa projection à Cannes, a décidé vendredi la justice française.
Le Tribunal de grande instance de Paris, saisi en urgence, a débouté la demande du producteur portugais Paulo Branco qui réclamait la suspension de distribution de ce long métrage et par conséquent l'interdiction de sa sortie samedi, au motif qu'il estime avoir les droits sur ce long-métrage avec sa société Alfama Films.
Les récompenses
La semaine de la critique et la Quinzaine
La semaine de la critique
"Diamantino", une comédie loufoque qui a soulevé une vague d'enthousiasme à Cannes, sur un ersatz du footballeur Ronaldo, a reçu mercredi le grand prix de la "semaine de la critique" au festival du film de Cannes. La performance du Français Félix Maritaud dans "Sauvage" a également été récompensée.
Truffé d'éléments surréalistes comme des chiens poilus qui envahissent le terrain avant de marquer, le film fait le portrait d'un homme en crise tout en parlant de l'actualité, des "Panama Papers" à la montée des extrêmes en Europe en passant par la crise des réfugiés.
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Félix Maritaud, une révélation
Pour la première fois, la section cannoise spécialisée dans les premiers et deuxièmes films a décerné le prix fondation Louis Roederer au jeune Félix Maritaud, découvert dans "120 battements par minute".
Dans "Sauvage", le premier film de Camille Vidal-Naquet, il campe Léo, jeune égaré épris de liberté, mais taraudé par une quête éperdue d'amour.
La Quinzaine des réalisateurs
Les réalisateurs Gaspar Noé ("Climax") et Pierre Salvadori ("En liberté") ont été récompensés jeudi soir à la Quinzaine des Réalisateurs.
Six films français figuraient sur les 20 programmés au cours de cette édition, la dernière du sélectionneur Edouard Waintrop. Il sera remplacé l'an prochain par l'Italien Paolo Moretti, un ancien de la Mostra de Venise.
Pour son 50e anniversaire, la Quinzaine des réalisateurs a décerné l'Art Cinéma Award à "Climax" du sulfureux Gaspar Noé.
Aux antipodes, le réalisateur Pierre Salvadori a reçu le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) pour "En liberté!", avec les acteurs Adèle Haenel et Pio Marmaï.
Une comédie sur une inspectrice de police qui découvre à la mort de son mari, policier, qu'il était corrompu et va tenter de réparer les torts qu'il a commis.
Coloration politique à Cannes
Croisement de combats
L'interview d'Isabelle Gattiker, directrice du FIFDH
Le Festival de Cannes a ouvert mardi sur une coloration politique: les réalisateurs iranien Jafar Panahi et russe Kirill Sebrenikov, dont les films sont retenus dans la sélection, sont assignés à résidence dans leur pays et ne seront donc pas présents sur la Croisette. Quant au film "Rafiki" de Wanuri Kahiu, il est censuré au Kenya, le pays de sa réalisatrice, parce qu'il raconte un coup de foudre entre deux femmes.
"Ce n'est pas Cannes qui devient plus politisé, mais le monde qui devient plus dur envers les cinéastes", analyse Isabelle Gattiker, directrice du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) à Genève, invitée de La Matinale de la RTS. Un phénomène qu'elle voit comme un signe "intéressant" et "terrifiant".
Ceux qui foulent le tapis rouge le savent: tous les objectifs sont braqués sur eux. Alors certains en profitent pour faire passer des messages politiques. Après une journée sanglante dans la bande de Gaza, l'actrice franco-libanaise Manal Issa, en compétition dans la section "Un certain regard", foule mercredi le tapis rouge.
En attendant le casting de Disney, le photocall met à l'honneur les autres acteurs invités à monter les marches. Parmi eux, la jeune actrice qui, sous le feu des photographes, sort de son sac un morceau de papier. En rouge un message griffonné en majuscules: "Stop the attack on Gaza!".
Lars von Trier et Spike Lee signent leur retour à Cannes
"The House that Jack Built", hors compétition et "BlacKKKlansman", un polar aux allures de pamphlet
Le cinéaste danois Lars Von Trier a fait son retour au Festival de Cannes lundi, sept ans après en avoir été banni. Il y a présenté hors compétition son nouveau film, "The House that Jack Built", avec Matt Dillon dans la peau d’un tueur en série.
Certains sont sortis sérieusement secoués, voire choqués, par un film qui prend un malin plaisir à affirmer son sadisme et son cynisme. Même si l’art de la provocation tourne ici plutôt à la farce tordue. Cette comédie sanglante est construite en cinq chapitres, qui reviennent sur cinq meurtres perpétrés par le antihéros de cette histoire.
Le propos du film est limpide. Montrer le meurtre comme une forme d’art dégénérée et sublime. En guise de démonstration, Lars Von Trier fait appel à Glenn Gould, à la grande peinture classique, aux figures de monstres modernes, Hitler, Mussolini, Staline. Et plonge jusqu’au dernier cercle de l’enfer pour une œuvre qui adopte des airs de manifeste artistique.
On devine sans peine derrière ce tueur artiste, misanthrope, misogyne, et sociopathe, le portrait d’un cinéaste qui s’amuse à jouer avec les attentes des spectateurs. Quitte à sombrer dans le grotesque grandiloquent.
Spike Lee revient lui aussi au festival de Cannes
Vingt-sept ans après, Spike Lee a fait son retour lundi soir sur la Croisette avec "BlacKKKlansman", un polar aux allures de pamphlet contre le racisme, l'extrême droite et le président Donald Trump, contre qui il s'est livré à une attaque en règle en conférence de presse.
Basé sur l'histoire réelle d'un policier afro-américain qui a infiltré le Ku Klux Klan, le film de Spike Lee, absent du festival de Cannes depuis "Jungle Fever" en 1991, alterne pendant deux heures entre polar classique et film politique, terminant sur la dénonciation des événements de Charlottesville, cette ville de Virginie secouée par des violences de groupuscules d'extrême droite le 12 août 2017.
La Suisse à Cannes
"Chris the Swiss" à la Semaine de la critique
Premier film de la cinéaste suisse Anja Kofmel, "Chris The Swiss" se met au service d’une histoire qui se présente comme une enquête policière.
Nous sommes en janvier 1992. En plein conflit yougoslave, Chris, jeune journaliste suisse, est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances, vêtu de l’uniforme d’une milice étrangère. La famille demande le rapatriement du corps ainsi que ses effets personnels.
Le meurtre de Chris a profondément marqué l'enfance d'Anja qui n'avait que dix ans. Devenue adulte, elle décide d'enquêter pour découvrir et comprendre ce qui s’est passé.
Jean-Luc Godard est à Cannes avec "Le Livre d'image"
"Mon film est à Cannes pour l’oseille"
Le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard a fait samedi matin une intervention via la messagerie vidéo Face Time depuis son domicile de Rolle (VD), au lendemain de la projection de son film "Le livre d'image", en compétition offcielle.
Au sujet de son essai, "JLG" dit notamment: "Si le film a accepté la gentille invitation de Thierry Frémaux de venir à Cannes, c’était surtout dans un but publicitaire. Pour que cette petite association puisse trouver ce que j’appelle des noisettes ou qu’on appelait autrefois de l’oseille pour terminer le film."
Alain Berset: ses impressions sur "Le Livre d'image"
"Non, je ne me suis pas assoupi, pourquoi?" s'amuse-t-il au micro de l'émission Forum.
La Quinzaine des réalisateurs s'est-elle embourgeoisée?
L'interview d'Edouard Waintrop, le délégué général
La Quinzaine des réalisateurs fête sa 50e édition à Cannes. Née des évènements de Mai 68, elle a été fondée par la Société des réalisateurs de films comme un contre-festival.
Une pensée pour les réalisateurs iraniens
Les rapports Cannes-Iran
Le festival cannois a un faible pour les réalisateurs iraniens, souvent malmenés dans leur pays dans la pratique de leur art, voire assignés à résidence.
Alors qu'Ashgar Farhadi est à l'honneur cette année avec "Everybody knows" projeté en ouverture du festival (voir par ailleurs), Mohammad Rasoulof ou Jafar Panahi, notamment, sont dans les esprits, bien qu'absents physiquement.
Premier film kényan à Cannes
"Rafiki", censuré dans son pays
Sélectionné dans la catégorie "Un certain regard", le long métrage kényan "Rafiki" a été projeté mercredi au Festival de Cannes. Les autorités du Kenya, qui n'avaient pourtant jamais été représentées à Cannes, ont censuré le film, l'accusant de promouvoir la cause lesbienne.
Cannes Classics fait briller les films de patrimoine
Des classiques restaurés
A côté de la compétition officielle et des sections parallèles, Cannes Classics a pour vocation de proposer chaque année des classiques du cinéma restaurés. Créé en 2004 par Thierry Frémeaux, délégué général du festival, le programme est dirigé par Gérald Duchaussoy.
L'ouverture de Cannes
Asghar Farhadi avec "Everybody Knows"
Le festival de Cannes reste un rendez-vous mondial du cinéma pour les 14 jours qui viennent, mais il a fait des choix très nets qui le coupent d'une partie de cette industrie, par exemple les séries.
Le film d'ouverture
C'est le film "Everybody Knows", de l’Iranien Asghar Farhadi qui a été projeté en ouverture. Il s'agit du deuxième film que le réalisateur a tourné hors de son pays.
L’histoire se déroule dans un petit village de Castille, avec deux stars du cinéma espagnol: Penelope Cruz et Javier Bardem.
La sélection
Fort renouvellement générationnel
La première chose qui frappe, dans cette sélection, c’est le sang neuf. On a souvent reproché à Thierry Frémaux, directeur général de Cannes, une tendance à inviter toujours les mêmes cinéastes. Conscient de cette faiblesse, il avait promis "un fort renouvellement générationnel". Il n'a pas menti. La compétition accueille cette année dix nouveaux-venus.
Des revenants
Il faut relever par ailleurs, le retour de cinéastes oubliés, ou mis au banc, de Cannes. Comme Spike Lee, autrefois en compétition avec "Jungle Fever" et "Do the right thing", ou Lars von Trier, banni de la Croisette après des propos polémiques sur Hitler lors d’une conférence de presse en 2011. Le Danois revient hors compétition avec un film de deux heures trente focalisé sur un tueur en série.
Penélope Cruz en star de la montée des marches, avant le coup d'envoi donné par Martin Scorsese et la présidente du jury Cate Blanchett.
Le Festival de Cannes a déroulé mardi soir le tapis rouge aux femmes pour sa première édition après le scandale Weinstein.
Le jury 2018
Cate Blanchett présidente
Les actrices américaine Kristen Stewart et française Léa Seydoux, ainsi que la scénariste américaine Ava DuVernay et la chanteuse burundaise Khadja Nin entoureront Cate Blanchett dans le jury.
L'acteur taïwanais Chang Chen et trois réalisateurs, le Canadien Denis Villeneuve, le Français Robert Guédiguian et le Russe Andreï Zviaguintsev, complètent le jury du grand rendez-vous du cinéma qui s'ouvre le 8 mai.
Thierry Frémaux, délégué général du festival, explique dans une interview au magazine professionnel "Le film français" que "les selfies seront interdits pour les spectateurs sur le tapis rouge", invoquant "le désordre intempestif créé" lors de la montée des marches.
Autre décision: la presse découvrira cette année les films en sélection officielle en même temps que la première mondiale en début de soirée, et non plus en amont, afin de "redonner toute leur attractivité et tout leur éclat aux soirées de gala". Ainsi, "le suspense sera total", estime Thierry Frémaux.
Pas de Netflix à Cannes en 2018
"Nous voulons être sur un plan d'égalité avec les autres cinéastes", a relevé le directeur des contenus de Netflix, Ted Sarandos, dans un entretien au magazine spécialisé dans l'industrie audiovisuelle Variety.
Il estime par ailleurs que projeter des films hors compétition ferait courir aux films et aux cinéastes produits par Netflix le risque de subir un "manque de respect (...) Je ne pense pas que ce serait bien pour nous d'y aller."
La Quinzaine des Réalisateurs
Une programmation audacieuse
Sur les quelques 1600 films visionnés, six français ont été sélectionnés dont l'énigmatique "Climax" de Gaspar Noé, réalisateur d"Irréversible" et de "Love", deux films interdits au moins de 18 ans pour leur violence et leur sexe explicite. Aucune information n'a filtré sur ce film.