Quand on parle de "West Side Story", on pense à "Gloria", "Tonight", "America", "I feel pretty". Des titres signés Leonard Bernstein, aux paroles de Stephen Sondheim, passés à la postérité d'abord à Broadway, où ils firent un triomphe, puis dans le monde entier lorsque "West Side Story" est mis en scène au cinéma par Robert Wise et Jerome Robbins en 1961.
Leonard Bernstein est un pianiste, compositeur et chef d’orchestre juif américain né en 1918. Famille russe, immigrée, pauvre, sans dons particuliers pour la musique… mais le petit Leonard a du talent. Il est tellement doué qu'il décroche une bourse pour l'Université d'Harvard.
Il fait ses classes auprès de chefs d'orchestres talentueux, dirige un temps The Symphony of the Air Orchestra, un orchestre télévisuel, mais aussi l'Orchestre philharmonique de New York et d'autres orchestres.
Leonard Bernstein se révèle être un excellent pédagogue. Il donne des conférences et quelques enseignements à Harvard. Mais il ne fait pas que diriger des musiciens à la baguette. Il compose également. Il écrit trois symphonies, de la musique de chambre, une opérette, un opéra et une messe.
En 1949, le célèbre chorégraphe Jerome Robbins se tourne vers Bernstein pour créer un "Roméo et Juliette" contemporain, dansé, chanté.
Juif comme Bernstein, Robbins verrait bien un show mettant en scène un conflit opposant une famille italo-américaine catholique et une famille juive survivante de l'Holocauste. Leonard Bernstein s'enthousiasme pour ce projet, trouvant l'idée excellente, mais il veut se consacrer uniquement à la musique. Robbins et Bernstein proposent au scénariste Arthur Laurents d'écrire l'histoire. Ils veulent du théâtre lyrique, de l'émotion, du pathos.
L'inspiration viendra sous le soleil californien comme l'explique Arthur Laurents:
"Leonard et moi étions à Hollywood en même temps. Assis côte à côte, les jambes dans la piscine. Nous parlions des émeutes qui avaient eu lieu la veille entre des gangs de Chicanos. Et on s'est dit que ça pourrait être Roméo et Juliette. Et le fait qu'ils soient Chicanos a ajouté quelque chose. Leonard adore les rythmes latino.
On discutait. Il me dit: "il faudra placer l'action à Los Angeles". Je lui ai répondu que je ne connaissais rien de Los Angeles, mais que je connaissais New York."
On a appelé Jerome, on lui a expliqué pour New York. On lui aurait dit la Chine, il l’aurait fait quand même, tellement il voulait le faire. C’est ainsi que tout a commencé.