Au milieu des années 70, au large de New York, sur l'île fictive d'Amity, charmante station balnéaire, la saison estivale est sur le point de débuter lorsque le corps d'une vacancière est retrouvé terriblement mutilé. Pour Martin Brody, le chef de la police, la jeune femme a été la victime d'un requin. Mais le maire, redoutant pour l'économie de sa ville, tente de minimiser la situation.
Alors que l'été est à la fois synonyme d'argent, de consommation, d'enrichissement et d'insouciance pour la petite ville, la douceur de vivre est peu à peu remplacée par la peur de la mort…
Une mise en scène marquante
Si "Les dents de la mer" est considéré comme "un grand film", c'est à cause (ou grâce) à un problème technique. Les trois faux requins fabriqués pour le tournage fonctionnant très mal dans l'eau de mer, le cinéaste fut contraint de les montrer le moins possible. Le public imagine donc les requins plus qu'il ne les voit, générant un sentiment de peur très puissant.
De plus, les victimes du requin sont montrées du point de vue du monstre, à travers son regard, principe largement utilisé depuis, mais que Spielberg fut le premier à manier ainsi.
De l'insouciance à la peur
Le film remporta trois Oscars, un succès reconnu par la profession, par le public et même par la critique. Le New Yorker de l'époque écrivait: "Voici le film d'horreur le plus joyeusement pervers jamais réalisé."
"Les dents de la mer" est aussi un film particulièrement radiophonique: quelques notes de sa musique, composée par John Williams, suffisent pour l'identifier instantanément.
Bertrand Bichaud/ld