Les amateurs de série ont tous en tête le succès de "Borgen" et les déboires de la Première ministre danoise, mais aussi les conspirations outrancières du couple Underwood à la Maison Blanche dans "House of Cards" ou le rôle de l'ombre de la conseillère du président américain dans "Scandal".
En Suisse, on ne s'était pas encore intéressé au microcosme politique du Palais fédéral sur le mode de la fiction, même si le succès du film documentaire "Mais im Bundeshuus - Le Génie helvétique" en 2003 avait donné un aperçu de l'appétit du public pour la thématique fédérale.
Les zones d'ombre du Palais fédéral
"Helvetica", une série de six épisodes de 52 minutes co-produite par la RTS et Rita Production, propose d'aller encore plus loin. "La fiction s'empare de l'arène politique suisse pour la première fois et nous nous en réjouissons. Après 'Quartier des banques', nous continuons ainsi à raconter ce qui fait la Suisse, ses spécificités et ses zones d’ombre", indique Patrick Suhner, producteur éditorial de l'Unité Fiction RTS.
Cette fiction a en effet pour cadre le Palais fédéral, avec ses discours officiels et ses secrets de couloir. Elle a pour héroïne une femme de ménage suisse d'origine kosovare mêlée à un scandale d'Etat: alors que la présidente suisse oeuvre à faire libérer des otages au Yémen, la nettoyeuse Tina est impliquée dans un vaste trafic d'armes et elle subit les pressions d'un groupe mafieux.
Romain Graf, qui réalise cette série, explique dans le 19h30 qu'il s'est intéressé à un "paradoxe" tout helvétique, celui "d'être dans un pays dans lequel on vient faire la paix, un pays médiateur, mais aussi un pays qui exporte des armes, qui est militarisé".
Diffusion l'an prochain
Interprétée par Flonja Khodeli, Ursina Lardi, Roland Vouilloz et Yoann Blanc, "Helvetica" est en tournage en Suisse romande jusqu'à mi-septembre. La série, dont le budget atteint 5,5 millions de francs, devrait être diffusée à l'automne 2019.
Derrière ce film figure non seulement la RTS, mais aussi Rita productions, qui a connu récemment le succès avec "Ma vie de courgette" et qui est présent cette année au Festival du film de Locarno avec "Le vent tourne", de Bettina Oberli, avec Mélanie Thierry.
Interrogé sur "Helvetica" dans le 12h30 de la RTS, Max Karli évoque un "tournage très dense" avec des "images magnifiques".
Frédéric Boillat