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"Homecoming", le podcast devenu série intelligente et novatrice

Une scène de la série "Homecoming" avec Julia Roberts et Stephan James. [Amazon]
La loi des séries / La Loi des Séries / 3 min. / le 7 novembre 2018
"Homecoming", un petit bijou esthétique qui a démarré son aventure en tant que podcast est devenu une série belle, intrigante, intelligente et novatrice grâce à Amazon Studio.

Après les séries basées sur des web-séries, on commence à voir apparaître des adaptations de podcast audio. Eli Horowitz and Micah Bloomberg, les auteurs de l'œuvre originale, ont adapté leur fiction avec Amazon Studio, et livrent une série belle, intrigante, intelligente et novatrice.

C'est Amazon Studio qui propose ce thriller psychologique, campé par Julia Roberts, qui est aussi à la production, Bobby Cannavale et Stephan James.

Une trame faite de mystères

La série est centrée sur le personnage de Heidi Bergmann, assistante sociale chez Homecoming, un centre de réinsertion qui aide les anciens soldats traumatisés à retrouver une vie normale. Enfin, c'est ce que l'on imagine, car la trame est couverte d'une épaisse couche de mystère.

Un mystère qui devient plus palpable lorsqu'une scène au plan vertical et aux couleurs grisâtres nous montre Heidi, 4 ans plus tard, en train de servir dans un bar miteux, à l'autre bout du pays.

Un agent du département de la défense vient la questionner sur son travail à Homecoming, et l'ancienne assistante sociale semble avoir perdu la mémoire. Etrange...

Thriller hitchcockien

Entre passé et présent, on va très gentiment découvrir ce qui se trame à Homecoming, un lieu qui n'est pas aussi idyllique qu'il n'y parait. Peu pressée d'apporter des réponses, la série s'amuse à nous torturer, et nous force à nous poser tout un tas de questions.

Pourquoi Heidi ne se rappelle-t-elle pas de son passé? Pourquoi son chef n'est jamais là, et lui aboie sans cesse des ordres au téléphone? Quelle est la fonction de ce centre en réalité?

Les énigmes sont multiples, mais la torture est savoureuse, car chaque plan s'avère magnifique. Visuellement hyper soignée, "Homecoming" n'est pas avare de long travelling, de split screen et d'images prises du dessus ce qui nous donne un petit côté hitchcockien très agréable. La musique, classique et classe, renforce cette impression, et confère au thriller une ligne intemporelle.

Une série de niche

Le réalisateur Sam Esmail, connu pour son travail sur "Mr Robot", a multiplié les fantaisies, notamment sur les génériques de fin: le texte défile sur l'image qui continue, avec le son ambiant. Une astuce supplémentaire pour amplifier le mystère.

Malgré la présence lumineuse de Julia Roberts, "Homecoming" ne deviendra probablement pas un blockbuster. Elle est trop barrée pour s'adresser au "grand public". En revanche, elle va sans doute rafler quelques prix.

Crystel di Marzo/ld

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