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"La bûche", le fanzine féminin suisse romand sélectionné à Angoulême

Deux unes du fanzine romand "La bûche". [La bûche - La bûche]
Deux unes du fanzine romand "La bûche". - [La bûche - La bûche]
Si aucune bande dessinée d'un auteur suisse n'a été sélectionnée pour un prix au festival d'Angoulême qui s'est ouvert jeudi, le fanzine romand "La bûche" est en compétition dans la catégorie BD alternative.

Les bandes dessinées sélectionnées pour la compétition officielle du festival d’Angoulême sont nombreuses. Outre les 45 albums figurant dans la sélection officielle, on retrouve 10 livres dans la sélection jeunesse, 8 dans la sélection patrimoine et 5 dans la sélection polar. 68 ouvrages, d’une variété folle et qui n’ont en commun qu’une chose cette année: aucun n’est l’œuvre d’une autrice ou d'un auteur suisse!

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La seule et unique chance de prix à Angoulême pour les Helvètes se nomme "La bûche" et s'avère être un fanzine romand et féminin en compétition dans la catégorie BD alternative. "La bûche" est un collectif d’autrices suisses romandes qui édite chaque année un feuillet simple, réunissant des dessinatrices sur un thème libre.

Où sont les femmes?

Cette association trouve son origine en 2014, alors que l’exposition "Périples masculins" du festival BDFIL à Lausanne réunit des autrices autour du thème du regard des femmes sur les hommes. Deux participantes, Fanny Vaucher et Jenay Loetscher se rencontrent et tombent des nues; elles habitent la même ville, ont la même activité, mais ne se connaissent pas. Elles décident donc de créer un fanzine réunissant des femmes qui font de la bande dessinée.

En 2015 "La bûche #1" est fendue et 17 autrices dessinent dans ses pages. Chaque année, 17 nouvelles contributrices sont éditées dans la bûche officielle, mais les "bûcheuses" reviennent librement pour les expositions et les hors séries du collectif. Ces derniers sont au nombre de trois, dont un érotique croustillant à souhait. Le fanzine est disponible gratuitement en ligne.

Camaraderie à double chromosome X

Les "bûcheuses" sont plus de 70. Parmi elles, des autrices confirmées comme Isabelle Pralong, Hélène Becquelin ou Nadia Raviscioni, mais aussi des novices au moment de la parution comme Sara Najjar, Margaux Chetteau ou Aminata. Le collectif affirme un objectif de réseautage. "La bûche, c’est surtout une occasion pour se voir, se réunir et se parler" commente Léandre Ackermann, bûcheuse jurassienne. "Le fanzine est un bel objet, mais le groupe me tient à cœur par dessus tout."

Le stand de "La bûche" au festival d'Angoulême. [facebook.com/labuche.fanzine/]
Le stand de "La bûche" au festival d'Angoulême. [facebook.com/labuche.fanzine/]

Une camaraderie féminine qui est importante dans un milieu composé à 73% d’hommes. "La bûche" est née avant que la polémique du rôle de la femme dans la BD n’explose en 2016 après le scandale de la sélection d’Angoulême. Les pages de ce fanzine témoignent vivement de la contribution importante de la créativité féminine au 9e art.

Le jury du festival rendra samedi son verdict. Récompensera-t-il nos créatrices suisses? C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

Didier Charlet

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