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A Angoulême, le Fauve d'or revient à l'Américaine Emil Ferris

American comic book author Emil receives the Fauve d'Or best comic book award for her graphic novel "My Favorite Thing Is Monsters" during the awards ceremony at the 46th edition of the Angouleme International Comics Festival in Angouleme, southwestern France, on January 26, 2019. 
Yohan BONNET / AFP [AFP - Yohan BONNET]
Emil Ferris décroche le Fauve d'or du meilleur album BD à Angoulême / Le Journal horaire / 35 sec. / le 27 janvier 2019
Le jury de la 46e édition du Festival de BD d'Angoulême, présidé cette année par l'une des chefs de file de la BD belge d'avant-garde, Dominique Goblet, accorde le Fauve d'or du meilleur album à Emil Ferris, pour "Moi, ce que j'aime c'est les monstres".

Déjà récompensée par le prix ACBD des critiques de BD, elle faisait figure de favorite pour décrocher le titre avec son album "Moi, ce que j'aime c'est les monstres" (éditions Monsieur Toussaint Louverture). Elle n'est que la sixième femme à recevoir le Fauve d'or (ou son équivalent) depuis la création du festival en 1974.

Emil Ferris a obtenu en 2017 l’Ingatz Award, qui récompense le comics underground, puis trois Eisner Award, considéré comme la plus haute distinction de bande dessinée américaine, en 2018. Finalement, elle est sacrée à Angoulême et signe un “Grand Chelem” qui témoigne du raz-de marée autant critique que populaire de son livre.

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La dernière lauréate en date était la Franco-Iranienne Marjane Satrapi pour "Poulet aux prunes" en 2005.

Une cérémonie... monstrueusement alternative

"Moi, ce que j'aime, c'est les monstres", premier roman graphique d'Emil Ferris, est édité par Monsieur Toussaint Louverture, une maison encore novice dans le domaine de la BD.

Dessiné au stylo bille, le livre est présenté comme le journal intime d’une petite fille qui est fascinée par les monstres et qui enquête sur la disparition de sa voisine, survivante de la Shoah.

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Visiblement fatiguée, c'est avec émotion qu'Emil Ferris a accepté son prix sous les applaudissement du public du Théâtre d’Angoulême.

Une cérémonie de remise des prix qui fut émouvante, notamment marquée par la lauréate du Fauve Révélation, Émilie Gleason, pour “Ted, drôle de coco” chez les Suisses d’Atrabile, qui a littéralement sauté sur scène, portée par l’émotion.

Emilie Gleason, receives the Fauve d'Angouleme - Prix Revelation during the awards ceremony at the 46th edition of the Angouleme International Comics Festival in Angouleme, southwestern France, on January 26, 2019. Photo rachetée le 26.02.2019 pour "Vertigo". [AFP - Yohan BONNET]
Émilie Gleason reçoit le Prix Révélation lors de la 46e édition du Festival d'Angoulême. [AFP - Yohan BONNET]

La Belgo-Mexicaine a transporté l’audience avec son discours d’acceptation et de remerciements. Dans la salle, des larmes ont coulé devant son émotion et sa fraîcheur communicative.

Émilie Gleason est la seconde femme récompensée en 2019, pour un livre au dessin coloré et vivace qui raconte sans concession mais avec candeur la vie d’un autiste, personnage inspiré par son propre frère.

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Ambiance familiale

C’est dans une ambiance familiale que cette remise des prix a eu lieu, qui témoigne de la collégialité de ce milieu d’artistes exceptionnels.

Le prix de la BD alternative a été décerné à "Expérimentation", une anthologie d’un collectif d’auteurs libanais qui est publiée en arabe, français et anglais. Il a été accepté par Alex Baladi, qui dirige cette collection et qui sera l’invité d’honneur du festival BDFIL de Lausanne en 2019.

Enfin le Prix patrimoine récompense l’excellent travail des éditions strasbourgeoises 2024 et leurs reproductions de gravures de Gustave Doré dans "Les travaux d’Hercule".

Les éditions 2024, fières du Fauve du patrimoine. [RTS - Didier Charlet]
Les éditions 2024, fières du Fauve du patrimoine. [RTS - Didier Charlet]

Le palmarès est marqué par la qualité des titres récompensés mais surtout par leur origine. Tous, sans exception, sont édités par de petites structures. Les géants de la publication, Casterman, Delcourt, Dupuis et consorts repartent tous bredouilles de la cérémonie.

Pourtant, les albums édités par ces maisons en 2018 ont été d’une grande qualité.

Cette année à Angoulême, David a triomphé de Goliath.

Didier Charlet/mcc avec agences

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Tout le palmarès du 46e festival international de la bande-dessinée d’Angoulême

FAUVE D'OR, PRIX DU MEILLEUR ALBUM:
- "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres - livre premier" (Monsieur Toussaint Louverture), d'Emil Ferris

FAUVE PRIX SPÉCIAL DU JURY:
- "Les Rigoles" (Actes Sud BD), de Brecht Evans

FAUVE RÉVÉLATION:
- "Ted drôle de Coco" (Atrabile) d'Émilie Gleason

FAUVE DE LA SÉRIE:
- "Dansker" (Presque lune), de Halfdan Pisket

FAUVE PATRIMOINE:
- "Les travaux d'Hercule" (2024), de Gustave Doré

FAUVE JEUNESSE:
- "Le prince et la couturière" (Akileos), de Jen Wang

FAUVE POLAR/SNCF:
- "Villermine, tome 1, l'homme aux babioles" (Sarbacane), de Julien Lambert

PRIX DE LA BANDE DESSINÉE ALTERNATIVE:
- "Expérimentation", revue libanaise du collectif Samandal

GRAND PRIX DU FESTIVAL:
- Rumiko Takahashi pour l'ensemble de son oeuvre

PRIX RENÉ GOSCINNY DU SCENARIO:
- Pierre Christin pour "Est-Ouest" (Dupuis) et l'ensemble de son œuvre

FESTIVAL OFF - PRIX DU COURAGE ARTISTIQUE:
- Jamon Y Queso pour "La cauchemar d'Obi" (L'Harmattan)

PRIX DES LIBRAIRES DE BD:
- "Il faut flinguer Ramirez" (Glénat) de Nicolas Petrimaux