Publié

Être hôte d'honneur dans une foire littéraire, un privilège qui coûte cher

La Foire du livre de Bologne en 2017. [AFP - Miguel Medina]
Le Suisse à l'honneur à la Foire du livre de Bologne, un investissement financier conséquent / Le 12h30 / 2 min. / le 1 avril 2019
La célèbre Foire du livre jeunesse de Bologne, dont la Suisse est l'hôte d'honneur, a ouvert ses portes lundi. Une présence à l’étranger qui a ses avantages mais aussi ses coûts. Pour quelles retombées économiques? Eclairage.

Après Bologne, la Suisse sera également hôte d’honneur de La Comédie du Livre à Montpellier en mai prochain. Précisons qu'être hôte d’honneur ne signifie pas que l'on est invité. Ce privilège coûte cher. À Bologne, cela implique des expositions, des rencontres, des manifestations. Pour couvrir ces frais exceptionnels, Pro Helvetia a déboursé 270'000 francs, dont 200'000 francs pris hors du budget habituel réservé aux salons étrangers. Pour Montpellier, l'investissement devrait avoisiner les 30’000 francs.

>> A écouter: cure de jouvence à Bologne pour le livre suisse :

La foire du livre de Bologne en 2018. [AFP - Apichit Jinakul / Bangkok Post]AFP - Apichit Jinakul / Bangkok Post
Littérature: Cure de jouvence à Bologne pour le livre suisse / Vertigo / 8 min. / le 1 avril 2019

L'image avant tout

Dans ces grands événements, plus qu'un impact en termes de ventes, c’est l’image qui compte avant tout. Il existe également des manifestations plus modestes, qui touchent un public et un groupe d’éditeurs plus restreints, comme le Marché de la poésie, à Paris. Des projets pour lesquels Pro Helvetia réserve un autre fonds. "Nous avons mis sur pied un grand projet de promotion du livre suisse à l'étranger pour lequel sont à disposition ces 200'000 francs par année" détaille à la RTS Angelika Salvisberg, responsable de la section Littérature et Société chez Pro Helvetia. C'est ainsi que s'est réalisé le projet de la Quinzaine du livre suisse qui s’est tenue en février dans douze librairies de France, avec vingt-huit éditeurs représentés.

Difficile de savoir si ces événements favorisent la vente des livres helvétiques. Du côté de l’Association suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires (ASDEL), on précise que les statistiques mettent du temps à venir et que les libraires français ne distinguent pas forcément les livres suisses des autres.

Fidéliser les lecteurs

"Nous pouvons difficilement nous fixer des objectifs de vente dans des lieux où nous ne nous sommes pas rendus" explique Jean Richard, directeur des Editions d’En Bas.

Nous commençons à être présents dans ces différents salons et à fidéliser une clientèle qui va nous découvrir chaque année.

Jean Richard, directeur des Editions d'En Bas à Lausanne

"Autant pour les catalogues et les auteurs que pour les ventes, cela ne peut aller que de mieux en mieux. Dans tous les cas, nous constatons que pour des petites maisons indépendantes comme nous, les résultats sont meilleurs dans les petits salons périphériques que dans les grands salons comme celui de Paris, où nos ventes sont vraiment très faibles", conclut Jean Richard.

En résumé, il faut faire d’abord de la promotion, les ventes suivront. Et tous les types d'événements sont utiles pour promouvoir le livre suisse.

Sujet radio: Geneviève Bridel

Adaptation web: Melissa Härtel

Publié