Hormis les grands débats et les croisières littéraires, "Le Livre sur les quais" est une manifestation gratuite. Ce choix implique une indispensable et continue recherche de fonds pour assurer la pérennité de l'événement. "La recherche de fonds n'est jamais assurée", confirme Sylvie Berti-Rossi, directrice artistique du "Livre sur les quais".
Le budget de fonctionnement de l'évènement morgien s'élève à près d’un million de francs, dont 25% financés par la ville de Morges et le canton de Vaud et 30% par les mécènes. Le reste est assuré par les sponsors, la billetterie et la vente de livres.
Fidéliser un public courtisé de toute part
A ce défi s’ajoute, et de plus en plus, celui de l’attractivité: celui de créer des évènements et des rencontres, pour attirer et fidéliser un public courtisé par d'autres manifestations littéraires en Suisse romande.
>> A lire également : Le livre au coeur d'une vraie fête populaire au Salon du livre romand, Soleure est pour la 41e fois capitale littéraire de la Suisse et Le festival littéraire l'Amérique à Oron invite un Prix Pulitzer
A Morges, la proximité du lac et le côté intimiste sont pour beaucoup dans le plaisir des auteurs à fréquenter les tentes du festival.
Il faut bien le dire, un salon au bord de ce magnifique lac, c'est un rêve. Je connais en effet beaucoup de salons du livre sur terre mais aucun qui a un emplacement aussi magnifique que celui-ci.
La médiatisation, un exercice difficile
Les bains de foule jouissifs que constituent les débats attirent les locomotives de l’édition. Très sollicitée dans toutes les manifestations, Amélie Nothomb est une star des podiums. Mais l'exercice est difficile et loin de convenir à tout le monde.
"Cette médiatisation, on ne peut pas y échapper, il faut accepter de jouer le jeu mais avec une certaine forme de distance. Parce que ce qui compte, c'est ce qu'il y a dans le livre", relève l'écrivain Philippe Forest, également co-président de l'édition 2019 du "Livre sur les quais".
Ecrivains, libraires, éditeurs, tous saluent cette multiplication de rendez-vous littéraires. Même si la surenchère, à terme, pourrait leur être fatale.
Isabelle Gonet/mh