L'écologie du XXIe siècle est une écologie de combat

"Maintenant, il faut se battre." C'est par ces mots, empruntés à la comédienne Audrey Vernon, que débute ce florilège de témoignages engagés. Avec "L'Ecologie du XXIe siècle", la rédaction de Reporterre offre à la génération des moins de 45 ans son trombinoscope militant.

Composé d'entretiens menés par la rédaction de ce journal en ligne dédié à l'écologie, le recueil brosse le portrait d'une douzaine de femmes et d'hommes à qui on ne la fait plus. Car si le siècle dernier fut, pour l'écologie naissante, l'ère du diagnostic, celui qui fuit sous nos yeux réclame d'autres attitudes.

Une écologie de l'action

Fondateur de Reporterre et coordinateur du projet, Hervé Kempf le sait bien:

La problématique écologique est parfaitement connue d’une très large partie de la population. Les questions qui se posent aujourd’hui sont: que peut-on faire, comment agir? On est passé d’une écologie de la description à une écologie beaucoup plus tournée vers l’action et l’engagement.

De fait, les scientifiques, les biologistes sont rares dans le casting de l'ouvrage. On y rencontre quelques figures de proue médiatiques, comme Pablo Servigne, inventeur de la "collapsologie", Claire Nouvian, alliée des fonds marins, ou François Ruffin, journaliste et député La France Insoumise. On y découvre aussi l'engagement non-violent de Jon Palais, le combat antinucléaire d'Angélique Huguin ou le travail social de la politologue Fatima Ouassak.

>> A écouter: un entretien avec Hervé Kempf à propos de cette publication :

Opale/Leemage/AFP - Philippe Matsas

La parité comme une évidence

Six femmes, six hommes au total, la parité comme une évidence: "Dans les rapports de domination patriarcaux, dans un certain machisme, dans une conception virile du monde, il y a beaucoup de brutalité, de violence. C'est précisément cette violence qui s'exerce, non seulement au sein de la société sur les êtres humains, mais également dans le monde vivant sur les animaux, les plantes, les écosystèmes", souligne Hervé Kempf.

La fameuse "convergence des luttes" se lit en creux de tous ces témoignages. L'idée qu'au combat écologiste s'agrègent naturellement d'autres combats, qu'ils soient d'ordre social, antiraciste ou antisexiste est dans tous les esprits. Et le capitalisme, dans sa brutalité contemporaine, est identifié par toutes et tous comme le principal ennemi de la lutte pour le vivant.

"Les dominants n'ont plus un horizon de promesses, une vision de l'avenir, constate Hervé Kempf. Ils n'ont plus rien à proposer, sinon le maintien de leur force, des rapports d'inégalités, et les feux encore scintillants de la société de consommation, pour ceux qui peuvent en profiter. Des feux dont on sent bien que leur scintillement est annonciateur d'une ombre assez sinistre."

Les lumières de ces douze apôtres d’un mieux-vivre écologique, répercutées par ce livre de combat, sont alors autant de lueurs d’espoir, à saisir à l’approche d’un nouveau printemps.

Nicolas Julliard/aq

"L’écologie du XXIe siècle", ouvrage collectif présenté par Hervé Kempf, Ed. Le Seuil, collection Reporterre.

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