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Caroline Coutau: "Le livre a été la star du déconfinement"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Caroline Coutau, directrice des éditions Zoé
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Caroline Coutau, directrice des éditions Zoé / La Matinale / 10 min. / le 15 juillet 2020
Après un printemps maussade, le monde du livre renaît de ses cendres. "C'est la bonne surprise du déconfinement, il y a un véritable rebond. Les libraires disaient que c'était Noël au mois de mai. Ça a continué au mois de juin", se réjouit Caroline Coutau, directrice des Editions Zoé.

"D'une certaine manière, le livre a été la star du déconfinement." L'éditrice genevoise vit un véritable soulagement après une crise qui a laissé des traces indélébiles.

"A partir du moment où les librairies ont été fermées pendant huit semaines, il a manqué l'argent de la vente des livres pour payer les auteurs, les traducteurs (...) et nos sept salariés internes", raconte Caroline Coutau dans La Matinale.

Activité solitaire

Les Editions Zoé, basées à Genève, n'ont pas été épargnées par le coronavirus. "Au mois d'avril, nous avons fait 10% de ce que nous faisons d'habitude. En Belgique et en France, où nous diffusons aussi des ouvrages, les librairies n'ont pour la plupart pas travaillé. Elles n'ont pas fait cette vente par correspondance mise sur pied par beaucoup de librairies en Suisse romande", explique Caroline Coutau, qui a repris la maison d'édition en 2011.

Les lecteurs suisses pouvaient toujours se procurer des livres en période de semi-confinement. "La lecture est assez propice à cette atmosphère et ces temps particuliers où l'on est beaucoup plus seul et l'on a beaucoup plus de temps. La lecture est une activité de solitaire, comme l'écriture", assure l'ancienne journaliste culturelle.

"Une manière de se réaliser"

Sur son bureau, Caroline Coutau a reçu plus de manuscrits qu'à l'accoutumée. "Les auteurs avaient plus de temps. Mais il y avait aussi plus de pression et plus d'attente, ils étaient inquiets. Est-ce qu'on va tenir le coup? Est-ce que leurs livres pourront paraître?"

Les fameux journaux de confinement atterrissent eux aussi entre les mains de l'éditrice. "Ce type d'ouvrage commence à arriver. Il est trop tôt pour dire que j'ai trouvé une perle... Pour le moment, je ne peux pas dire que j'ai fait des grandes découvertes sur ce sujet-là", avoue-t-elle.

Avec l'isolement, de nombreuses personnes ont sauté le pas. "L'écriture, c'est un fantasme, une manière de se réaliser. Ecrire, c'est surtout trouver sa propre musique, sa propre voie, c'est quelque chose de très difficile qui se fait dans la longueur et la lenteur. Il est rare que ça se passe en quelques semaines et que ça devienne génial du premier coup."

Propos recueillis par Valérie Hauert

Adaptation web: Guillaume Martinez

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