"Il s'agit d'un album 'voyage', puisque la dernière aventure se passait au village. Astérix et Obélix partiront pour une destination inédite. Ce pays n'existe pas vraiment aujourd'hui en tant que tel", a indiqué le scénariste à l'hebdomadaire français.
"Chaque album est un petit pas pour amener un peu de neuf. Et Obélix continue sa lente évolution psychologique", a-t-il ajouté. Interrogé s'il pouvait encore jouer sur les clichés du pays visité, comme avait l'habitude de le faire cette bande dessinée, Jean-Yves Ferri a admis que la tâche était devenue plus compliquée.
"Dans les années 1960, Albert Uderzo et René Goscinny pouvaient rire des étrangers, caricaturer les Anglais avec leurs grandes dents, les Grecs avec leur profil grec. L'ambiance était bon enfant. Aujourd'hui, il faut presque un dictionnaire sur son bureau pour savoir sur quoi on a le droit de plaisanter ou non", a-t-il dit.
Livre le plus vendu en France
Le 38e album, "La fille de Vercingétorix", par Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, a été le livre le plus vendu en 2019 en France, et de loin. Depuis 2013, les héros imaginés il y a 61 ans par René Goscinny et Albert Uderzo (décédés respectivement en novembre 1977 et en mars dernier) alternent entre une aventure au village et un voyage.
"Il était tentant de parler du coronavirus qui touche le monde entier, mais j'ai laissé ça de côté. L'épidémie, c'est un sujet triste, plein d'anxiété. Il vaut mieux rire d'autre chose et souhaiter qu'à la sortie de l'album on ait enfin tourné la page", a encore souligné Jean-Yves Ferri. "Malgré tout, vous trouverez peut-être une allusion à une potion qui ressemblerait à un vaccin ou quelques petits clins d'oeil".
"Albert Uderzo nous encourageait"
Interrogé s'il avait pu échanger avec Uderzo sur cet album avant sa disparition, il a indiqué qu'"il a pu prendre connaissance du nouveau thème". "Il approuvait l'histoire, il nous encourageait. Contrairement à ce qu'on peut croire, Albert n'était pas sur notre dos à tout contrôler".
afp/jpr