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Pléthore de romans pour la rentrée littéraire de janvier

La librairie morgienne Le Petit Prince, photographiée ici le 11 janvier 2012. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La librairie morgienne Le Petit Prince, photographiée ici le 11 janvier 2012. - [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La rentrée littéraire de janvier-février voit paraître une montagne de romans, loin des voeux pieux de désengorger les librairies après une année compliquée pour elles. En France, 493 romans seront publiés lors des deux mois, douze de plus qu'en 2020.

Le mensuel français spécialisé Livres Hebdo avait révélé en novembre qu'Interforum (groupe Editis, Vivendi), distributeur qui fait parvenir les ouvrages aux libraires, avait écrit aux éditeurs: "Afin de limiter les risques de décisions désordonnées de nos clients, nous vous demandons d'alléger vos programmes de janvier et de février". En France en tout cas, la recommandation n'a pas été entendue.

Gallimard mise sur Marie Ndiaye, dont "La Vengeance m'appartient" raconte les questionnements d'une avocate qui défend une femme accusée de plusieurs infanticides, et Tahar Ben Jelloun, avec "Le Miel et l'Amertume", où une adolescente marocaine est victime d'une sorte de Matzneff. Chez Flammarion, Yasmina Reza, dans "Serge", sonde une fratrie tourmentée, et Olivier Adam, avec "Tout peut s'oublier", suit la quête d'un père dont l'enfant a été enlevé au Japon par sa mère.

Un intellectuel français dans le collimateur

Au Seuil, Ivan Jablonka, l'auteur de "Laetitia", explore dans "Un garçon comme vous et moi" un nouveau genre, "l'autobiographie de genre", tandis que Patrick Grainville voit Picasso et Nicolas de Staël dans "Les Yeux de Milos" et Philippe Delerm "La Vie en relief".

Toujours au Seuil, le roman de Camille Kouchner, fille de Bernard, "La familia grande" va faire parler de lui puisque que l'auteure accuse le politologue français Olivier Duhamel, son beau-père, d'avoir abusé de son frère jumeau pendant des années. L'intellectuel vient d'ailleurs d'être visé par une enquête pour "viols et agressions sexuelles".

Michel Bussi, avec "Rien ne t'efface" (Presses de la Cité), construit un suspense psychologique autour d'une mère endeuillée. Raphaëlle Giordano donne l'envie d'oser dans "Le Bazar du zèbre à pois" (Plon). Et Eric-Emmanuel Schmitt entame un cycle romanesque sur l'histoire de l'humanité par "Paradis Perdus" (Albin Michel).

Les nouveautés romandes

Côté Suisse romande, on pourra découvrir dès cette semaine les nouveaux romans de Max Lobe ("La Promesse de Sa Phall’Exellence", Ed. Zoé), de Raluca Antonescu ("Inflorescence", Ed. La Baconnière), ainsi que de Bruno Pellegrino ("Dans la ville provisoire", Ed. Zoé), très attendu après le succès critique de son "Là-bas, août est un mois d’automne", désormais édité en poche.

>> A lire également : Bruno Pellegrino, le jeune auteur qui n'a peur de rien, surtout pas du succès

La Jurassienne Rose-Marie Pagnard est de retour en février avec "Gloria Vinyl" (Ed. Zoé). En mars, enfin, Etienne Barilier publie un roman inspiré de Proust, "A la recherche de Vinteuil" aux éditions Phébus.

Parmi les auteurs de premier roman, Shane Haddad fait le portrait d'une jeune supportrice de football avec "Toni tout court" (POL). Dominique Dupart signe une ambitieuse fresque sociale: "La Vie légale" (Actes Sud). Nolwenn Le Blevennec se souvient d'un adultère dans "La Trajectoire de l'aigle" (Gallimard).

Stephen King, toujours populaire

Poids lourd probable de cette rentrée, un recueil de quatre nouvelles de l'Américain Stephen King, "Si ça saigne" (Albin Michel), s'est très bien vendu aux États-Unis. Venu d'outre Atlantique, "Tu ne désireras pas" de Jonathan Miles (Monsieur Toussaint Louverture) est une satire sociale new-yorkaise.

L'enquête de l'Américain Omer Bartov sur "Anatomie d'un génocide: vie et mort dans une ville nommée Buczacz" (Plein jour) ou celle du Suédois Daniel Birnbaum sur le "Dr B." (Gallimard) replongent le lecteur dans la Seconde Guerre mondiale.

Le Britannique Martin Amis renouvelle l'autofiction dans "Inside Story" (Calmann-Lévy) et le Roumain Mircea Cartarescu, auteur de "Solénoïde", poursuit son oeuvre inclassable dans "Melancolia" (Noir sur Blanc).

afp avec nj/mh

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