Frédéric Pajak, 65 ans, qui s'est installé à Arles dans le sud de la France, a longtemps partagé sa vie entre Lausanne et Paris. A la fois écrivain, peintre, dessinateur et éditeur, il dirige depuis une vingtaine d'années la collection des "Cahiers dessinés" des éditions Buchet-Chastel.
Auteur de nombreux ouvrages dans lesquels le texte et le dessin se confrontent, il a terminé en 2020 le "Manifeste incertain", une œuvre de quelques milliers de pages et dessins en 9 volumes, dont le troisième avait déjà reçu un Prix suisse de littérature en 2015.
Frédéric Pajak dresse dans cette série des portraits de peintres, de penseurs et de poètes. Du malheur de Walter Benjamin aux identités multiples de Fernando Pessoa en passant par la folie de Vincent van Gogh, il y exprime toutes les nuances de la mélancolie, sans oublier la sienne, écrit l'Office fédéral de la culture (OFC) dans un communiqué jeudi.
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Prix suisses de littérature 2021
Le Grand Prix suisse de littérature 2021 est doté d'un montant de 40'000 francs. Les lauréates et lauréats des Prix suisses de littérature ont aussi été désignés. Avec 25'000 francs chacun, ils sont récompensés pour un ouvrage paru au cours de l’année littéraire écoulée et bénéficient de mesures de soutien afin de faire connaître l’ouvrage primé dans toute la Suisse. La remise des prix se tiendra le 12 mai 2021 en préouverture des Journées littéraires de Soleure.
Deux Romandes ont été primées. La journaliste bi-nationale Silvia Ricci Lempen, qui vit à Lausanne, se voit récompensée pour "Les rêves d'Anna (I sogni di Anna)", aux éditions Vita Activa. Ce roman raconte l'histoire de cinq femmes de nationalités et de milieux sociaux différents, dont la vie se déroule sur un siècle.
Corinne Desarzens, qui séjourne aussi dans la capitale vaudoise, reçoit quant à elle un prix pour "La lune bouge lentement mais elle traverse la ville", paru aux Éditions la Baconnière. Faire connaissance en apprenant les langues étrangères, c’est la recette de l'écrivaine pour sortir de l’entre-soi qui trop souvent étouffe. En une quarantaine d’histoires foisonnantes, elle invite à redevenir poreux au monde.
Parmi les autres lauréats figure aussi Alexandre Lecoultre, qui habite Berne. L’anthropologue romand publie son premier roman avec un titre en allemand, "Peter und so weiter", aux éditions de L’Âge d’Homme. Il raconte en français et en schwyzerdütsch une "vie minuscule", celle d’un marginal dans un village alémanique, qui ressemble à "Pipe" dans "Les petites fugues" du cinéaste Yves Yersin, mais en plus jeune.
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Quant aux quatre auteurs alémaniques dont le travail est salué par l'OFC, il s'agit de Dragica Rajcic Holzner, X Schneeberger, Benjamin von Wyl et Levin Westermann.
ats/olhor
Prix à des bibliothèques pour malvoyant
Une année sur deux, l'OFC remet en alternance un prix spécial de médiation et un prix spécial adressé à une traductrice ou un traducteur. Cette année, c'est donc le prix de médiation, aussi doté de 40'000 francs, qui est remis conjointement à quatre bibliothèques pour des personnes malvoyantes, aveugles ou empêchées de lire.
Il s'agit de la Bibliothèque Sonore Romande (BSR - Lausanne), la Bibliothèque Braille Romande et livre parlé (BBR - Genève), la Schweizerische Bibliothek für Blinde, Seh- und Lesebehinderte (SBS - Zurich) et la Biblioteca Braille e del libro parlato (Tenero).