D’Agathe à Zoé, l’illustrateur neuchâtelois Noyau propose au fil de "Au suivant" un abécédaire personnel, une galerie de portraits doux et acides à la fois où pointent les travers et les absurdités de notre drôle de monde.
En deux pages et quatre cases, Noyau condense une situation, traque les paradoxes et les contradictions de notre société. Arnaud et Aurélie viennent par exemple de se séparer. Crise économique oblige, les voilà condamnés à vivre dans le même appartement, chacun inconfortablement sur un bout de lit scié en deux. Tandis que Melvin décide de se passer de tout, mais pas de l’aide financière de ses parents et qu'Odile ne partage pas ses théories complotistes avec son fils, car comment savoir si celui-ci n’est pas un extra-terrestre?
"Je ne fais pas dans la dystopie"
Ces personnages ont-ils une parenté? "On peut trouver des points communs en écho avec ma personnalité sans doute. Ils sont naïfs, désespérés, désillusionnés. J'essaie de trouver un contexte assez terre à terre et réaliste. Il y a beaucoup de situations au travail, au bureau. Ce sont de petits détails et pas de grands drames que je décris. Les attitudes ou principes de mes personnages sont toujours contredits par les faits", explique Noyau à la RTS.
Ce n'est pas le monde aussi féroce et noir que l'on prête habituellement au dessinateur. "Je ne fais pas dans la dystopie alarmiste qui est très à la mode. J'observe ces détails avec intérêt, humour et tendresse".
Si le monde que dépeint Noyau est sans doute triste et sombre, son trait en fait toujours ressortir de manière cinglante les caractéristiques amusantes.
Sujet radio: Marlène Métrailler
Adaptation web: Olivier Horner
Noyau, "Au suivant", éditions Atrabile.