Par le biais de cette publication gratuite, l’équipe de cette l’Association de l’Interprofession du livre cherchait à poursuivre les actions mises en place en librairies, ainsi qu’à l’étranger, pour promouvoir notre prose romande foisonnante en proposant un support attractif et passionnant.
"Ce magazine a un double objectif", confie Olivier Babel, secrétaire général de Livresuisse. "Prolonger dans les foires et salons notre travail de longue haleine" et donner aux talents romands une visibilité auprès du grand public. Car il est facile de passer à côté des auteurs de nos régions, noyés dans la masse des publications étrangères. 80% des rayons des librairies sont en effet occupés par des ouvrages importés. Il fallait également réagir à la diminution des médias papier et à la part laissée à la littérature dans la presse. Car lire n’a jamais été aussi indispensable.
On a pu le constater au cours de ces derniers mois, le livre est devenu une véritable valeur refuge, un bien culturel essentiel, quand bien même la Confédération n’a pas encore retenu la notion de commerce essentiel pour les librairies. Mais on a vu qu’en l’absence de toute autre offre culturelle le livre était la valeur refuge culturelle.
Richesse éditoriale romande actuelle
A la réouverture des commerces, c’est avec satisfaction que les équipes du livre ont vu revenir un public curieux, amoureux des lettres. Les gens ont acheté en force et opéré un retour dans leur librairie de proximité. Avant les événements de 2020-2021, avant la pandémie, l’érosion s’opérait lentement chez les libraires, le public s’orientant vers des plateformes en ligne, plus agressives, une part de marché de plus en plus importante. Dès lors, il fallait réagir.
Pour faire état de la richesse éditoriale de notre petit territoire, le magazine "Livresuisse" propose de manière enlevée et colorée toute une série de chroniques et autres chapitres (si on peut les nommer ainsi). En feuilletant ce nouveau magazine, vous aurez plaisir à découvrir de nombreux dossiers, dont le premier est consacré aux éditrices romandes. Olivier Babel assume avoir surfé sur le 14 juin et le printemps des femmes. Mais il fallait calquer à l’actualité, d’autant que 40% des éditions romandes sont dirigées par des femmes. Portraits croisés des éditrices qui comptent en Suisse romande, éclairage généreux et posé, pour dépasser les idées reçues.
Autre dossier, celui de Régis Penalva consacré au livre suisse à l’honneur à Bruxelles. Le choix des auteurs et de leurs livres correspondait bien sûr à la délégation d’auteurs basculée en numérique dans ce festival hors les murs qui n’a pas pu se dérouler pour les raisons que nous connaissons. Les six auteurs ayant accepté de se déplacer et de jouer le jeu du numérique font l’objet de portraits au plus près de leur univers. La littérature suisse trouve ainsi un très bel écho à l’étranger, chez nos confrères francophones. Car l’édition suisse n’a aucune spécificité, précise Olivier Babel.
La littérature suisse est de nature universelle. Tout le travail que nous faisons nous permet de renforcer notre place, notamment avec la publication de ce magazine. Notre travail consiste à la faire connaître haut et fort. Haut et loin surtout au-delà des frontières.
Valorisation du patrimoine littéraire
Interviews, critiques de près de 100 nouveautés des éditeurs romands, coups de cœur, un agenda et des rencontres. Florian Eglin s’amuse d’une visite dans sa librairie préférée, Nouvelles Pages, tandis que Frédéric Pajak se dessine entre les lignes et que Vincent Kucholl égrène les livres de sa vie. Une rubrique fera, dans un avenir proche, l’objet d’une prolongation en ligne, Capture d’écran. François Vallotton plonge dans les trésors des archives de la RTS pour retrouver, grâce à la richesse des sons, une valorisation du patrimoine littéraire. Albert Skira est le héros du premier portrait historique. "Contrairement à un support institutionnel d’une association, ce magazine nous permet de découvrir des parcours de vie", précise encore Olivier Babel.
Reste à évoquer le graphisme du magazine. La couverture attire l’œil, une pile de livres entassés, un tapis rond, et des lunettes bleues oubliées sur le sol. La couverture est signée Lisa Voisard, illustratrice lausannoise. Son style, épuré, dynamique, coloré, claque et donne le ton. On a envie de l’afficher. On le peut. Car la couverture est reproduite en grand, disponible dans le magazine. Un "Poster collector", précise Olivier Babel, puisque chaque numéro du magazine aura son illustration. Un prétexte bienvenu, car au verso dudit poster, nous trouvons la liste de toutes les publications des six derniers mois des éditeurs romands, adhérents à l’Association. "Ça montre la richesse de la production, 500 à 600 titres mensuels", estime Olivier Babel.
Catherine Fattebert/olhor
Livresuisse, magazine semestriel de l’actualité du livre en Suisse romande, Numéro 1, printemps/été 2021.
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