Comme chaque année à cette période, Amélie Nothomb s’invite partout. Avec "Premier sang" (éd. Albin Michel), elle livre les mémoires fictifs de son père décédé l'an dernier. On y découvre une famille excentrique et un épisode tragique de l'histoire de l'ex-Zaïre.
Elle est talonnée par Christine Angot, qui reconstitue précisément son passé de victime d'inceste dans "Le Voyage dans l'Est" (éd. Flammarion), David Diop, romancier fraîchement couronné du Booker Prize international qui signe une version romancée des aventures d'un naturaliste français au Sénégal du XVIIIe siècle avec "La Porte du voyage sans retour" (éd. du Seuil). Mais aussi Maryse Condé ("L'évangile du nouveau monde", éd. Buchet-Chastel) ou, début octobre, Patrick Modiano ("Chevreuse", éd. Gallimard).
Tarantino fait son entrée en littérature
A peine plus pointus, les nouveaux romans de Cécile Coulon ("Seule en sa demeure", éd. L’Iconoclaste), de Philippe Jaenada ("Au printemps des monstres", éd. Mialet-Barrault), de Sorj Chalandon ("Enfant de salaud", éd. Grasset), ainsi que les premiers pas littéraires du cinéaste Quentin Tarantino ("Il était une fois à Hollywood", éd. Fayard) sont également très en vue.
Mais le roi des ventes promet d'être encore Guillaume Musso, qui attend le 21 septembre, bien après tous les livres cités ci-dessus, pour débouler avec "L'Inconnue de la Seine" (éd. Calmann-Lévy).
Au rayon étranger, "Shuggie Bain" (éd. Globe) du Britannique Douglas Stuart, qui évoque la classe ouvrière au temps du thatchérisme. "Madame Hayat" (éd. Actes Sud) du Turc Ahmet Altan, écrit en prison et pas édité dans son propre pays, "God loves Haïti" (éd. Caraïbéditions) de Dimity Elias Léger sont des témoignages de la force de la littérature face à la politique.
Cette rentrée marque également le retour du prix Nobel de littérature, le Britannique Kazuo Ishiguro ("Klara et le soleil", Gallimard) et de l'Américain Richard Ford ("Rien à déclarer", éd. L'Olivier).
Les romans romands aussi présents
Plus modeste, la sélection romande est dominée par les éditions Zoé qui publient un récit autobiographique de Catherine Safonoff ("Reconnaissances"), puis, en septembre, les nouveaux romans d’Anne Brécart ("La Patience du serpent") et de Michel Layaz ("Les Vies de Chevrolet"), ce dernier consacré au personnage flamboyant du coureur automobile et mécanicien de génie Louis Chevrolet.
Précédé d’une excellente presse, le premier roman de la Zurichoise Rebecca Gisler, "D’Oncle", paraît en septembre aux éditions Verdier, tandis que le Franco-suisse Florian Forestier explore avec brio dans "Basculer" (éd. Belfond) les atermoiements d’un second couteau du monde politique sur fond de crise climatique. L'effondrement, intérieur celui-là, est au cœur de "La Chienne-Mère", deuxième roman de la Genevoise Simona Brunel-Ferrarelli (éd. Slatkine). Chez Flammarion, enfin, l'auteur et éditeur genevois Matthieu Mégevand parachève sa trilogie biographique avec un portrait très personnel de Mozart ("Tout ce qui est beau", à paraître le 15 septembre).
Nicolas Julliard avec afp/mh
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