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Frédéric Beigbeder: "Ma priorité, c'est vivre, y compris si c'est dangereux"

L'écrivain Frédéric Beigbeder présent à "Livre sur les quais" à Morges. Il met en garde contre la pensée unique.
L'écrivain Frédéric Beigbeder présent au "Livre sur les quais" à Morges. Il met en garde contre la pensée unique. / 19h30 / 8 min. / le 5 septembre 2021
L'écrivain et réalisateur français Frédéric Beigbeder revient dans le 19h30 sur ses dernières publications. Pour lui, la pandémie et la crainte de la mort qu'elle suscite ne doivent pas nous empêcher de vivre.

Présent lors de la 12ème édition du Livre sur les Quais à Morges pour y présenter son dernier opus "Bibliothèque de survie", l'écrivain français Frédéric Beigbeder appelle à résister à ce qu'il qualifie "d'hygiénisme mental".

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Interrogé dans le 19h30 de la RTS, il estime qu'on assiste selon lui à "un mouvement d'hygiénisme, qui est non seulement sanitaire, mais aussi mental, et qui correspond au politiquement correct". Pour lui, cette pandémie constitue "un moment qui transforme notre société en société de trouillards".

Appel à vivre, malgré les dangers pour soi-même et autrui

Mais les risques posés par la pandémie sont bien réels, tout comme le nombre de décès qu'elle a engendrés. S'il ne nie pas cette situation sanitaire, l'écrivain appelle à vaincre notre crainte de la mort: "C'est comme ça, on va vieillir, on va tomber malade, on va mourir. Est-ce qu'on doit complètement se priver de vivre pour cette raison-là? Je ne crois pas".

Frédéric Beigbeder relate ainsi préférer "une vie courte et rigolote que longue et ennuyeuse", ce qui ne l'empêche pas d'être vacciné contre le Covid-19.

Se qualifiant d'"observateur incompétent", l'écrivain explique avoir envie de "faire des hiérarchies" et de prioriser la vie, "la culture, boire des coups avec ses amis en terrasse, danser". Ainsi, pour atténuer les tensions et divisions sociales liées à la pandémie - et notamment à la vaccination - il faudrait selon lui "laisser les gens vivre, y compris si c'est dangereux".

Hommage à la Suisse

Or, les mesures de lutte contre la pandémie entravent les libertés individuelles. Confinements, fermeture des lieux de culture et de consommation, introduction du pass sanitaire, le monde a vécu au rythme de politiques contraignantes. À ce sujet, Frédéric Beigbeder rend "hommage à la Suisse qui a été plus libre et plus cool que" la France.

Suivant cet exemple, il faudrait "essayer de ne pas vivre dans la contrainte". "Après tout, c'est un choix: si les gens veulent prendre un risque, ils le prennent", conclut l'écrivain.

Propos recueillis par Jennifer Covo

Adaptation web: Anouk Essyad

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