"Répète si t'as des couilles!". Voilà la réponse donnée par Johnny Hallyday au producteur d'une émission de la télévision ivoirienne en 1966. Invité à répondre à quelques questions avant une performance live, la star yéyé refuse de chanter. Le producteur tente de le raisonner, le ton monte et l'artiste fini par déclamer l'expression susmentionnée.
Cette anecdote, et bien d'autres, est à découvrir dans le livre "Johnny Hallyday: répète si t'as des couilles!" du journaliste franco-ivoirien Serge Bilé. Une anecdote dont la source peut difficilement être remise en question, le propre père de l'auteur étant présentateur de l'émission à l'origine du "drame".
Johnny expulsé de Ouagadougou
Dans les années soixante, Johnny Hallyday est le chef de file de la génération "Salut les copains". Il incarne pour la jeunesse africaine la liberté dont elle est privée par des régimes autoritaires. En pleine déferlante yéyé, le rockeur entame une série de concerts qui passe par Dakar, Abidjan, Bamako, Yaoundé, Brazzaville, Lomé, Conakry, Kinshasa, etc.
Mais la star n'est pas la bienvenue partout, comme le rappelle Serge Bilé sur la chaîne TV5 Monde: "Il y a eu des frictions parfois, par endroit, parce qu'il y a une de ses chansons qui est très, très mal passée auprès d'un certain public africain". Le titre en question c'est "Noir c'est noir", qui débute par les paroles "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir". Elle vaut à son interprète un concert de huées au Congo et même une expulsion ordonnée par le gouvernement à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Reste que le continent africain, en particulier les pays francophones, ne cessera jamais d'aimer et de plébisciter l'artiste, qui l'a marqué de son empreinte.
Serge Bilé, "Johnny Hallyday: répète si t'as des couilles!", éditions Kofiba.