Les pirates sont attirés par le succès mondial des mangas. Depuis deux ans, les ventes ne cessent de grimper. On ne dispose pas de chiffres en Suisse, mais, en France, il s'est vendu l'an dernier deux fois plus de mangas papier par rapport à 2020.
La bande dessinée la plus vendue au monde "One piece", par exemple, s'est écoulée à près de 500 millions d'exemplaires.
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"Naruto", "Demon slayer" ou encore "Sakamoto days" caracolent aussi en tête des ventes et grignotent des parts de marché, jusqu'ici détenues par les bande dessinées traditionnelles. Les sites de téléchargements illégaux l'ont bien compris. Le piratage de mangas a augmenté de presque 60% l'an dernier.
Des sites publient les pages avant leur parution et font perdre chaque année aux dessinateurs plusieurs milliards de dollars. "Les éditeurs ont pris le taureau par les cornes, et maintenant ils attaquent les gros sites de partage illégaux de mangas, ce qu'ils ne faisaient pas à l'époque", indique le fondateur de Polymanga David Heim, samedi dans le 12h30 de la RTS.
Réduire le délai des sorties
Il explique que des sites sont régulièrement fermés. "Alors évidemment, c'est le jeu du chat et de la souris. Et il y en a de nouveaux qui ouvrent. Mais en réduisant le temps de publication entre la sortie japonaise et la sortie occidentale, ainsi qu'en attaquant de front plusieurs sites, les éditeurs ont trouvé un équilibre", dit-il.
Les ventes de mangas imprimés restent donc au plus haut, d'autant que leur achat est vu comme un investissement. "Si vous achetez une collection de mangas, vous aurez une bonne chance de le revendre à deux tiers de son prix. En général, une collection de mangas compte plusieurs dizaines, voire plusieurs centaine de volumes, et c'est très compliqué pour un fan de se procurer tous les volumes", décrypte David Heim.
C'est la raison pour laquelle le marché de la revente représente une part important et "est tout aussi actif que le marché du neuf".
Virginie Langerock/vajo