Léonore Porchet et Gaëlle Kovaliv remplacent Dominique Radrizzani, en place depuis 2014 et évincé l'automne dernier pour divergences de vues sur l'avenir de la manifestation.
Elles ont été nommées par le Conseil de la Fondation lausannoise pour le rayonnement de la BD. "Ce duo complémentaire, créatif et expérimenté s'attellera au projet de festival 2023. Cette nouvelle mouture sera entre continuité et innovations, dans le sens voulu de longue date par le Conseil de fondation, notamment dans l'approche tous publics", a annoncé ce dernier vendredi dans un communiqué.
Envie d'une version amplifiée du festival
"Leur projet d'un festival plus inclusif, plus grand public et célébrant la bande dessinée sous toutes ses formes, tout en faisant rayonner la scène et la production régionales" a été plébiscité par le Conseil, explique-t-il. "Populaire et érudit en seront les maîtres mots", selon les futures codirectrices. Elles entendent proposer une version amplifiée du festival, qui s'étendra dans le temps, dans l'espace et auprès des publics concernés.
Chaque année sera mise sur pied une thématique liée à un grand enjeu contemporain, sorte de fil rouge déterminé en collaboration avec le Conseil de fondation et se déclinant en plusieurs expositions et événements au fil de l'an, indique-t-on déjà. La médiation culturelle sera aussi au coeur du renouveau de la manifestation.
Deux passionnées et spécialistes de BD
Spécialiste de la bande dessinée, Gaëlle Kovaliv mène actuellement une thèse portant sur les conséquences de la transition numérique de la bande dessinée. Elle dispose d'un riche réseau national et international et d'une connaissance approfondie des productions actuelles, écrit le Conseil. Auparavant, elle a travaillé comme chargée de projets et la mise sur pied d'évènements pour la Société des Ingénieurs et des Architectes (SIA), la Nuit des musées de Lausanne et Pully et BDFIL. Elle est en outre corédactrice en chef de Comicalités, revue universitaire consacrée à l'étude du neuvième art.
Léonore Porchet est diplômée d'histoire de l'art de l'Université de Lausanne. A côté de son engagement politique, elle est actuellement secrétaire générale de la Swiss Comics Artists Association. Elle a aussi coordonné le Réseau BD Suisse et rendu un mémoire consacré à la bande dessinée genevoise. Ces expériences font d'elle une spécialiste de la production nationale et des enjeux contemporains du neuvième art dans tout le pays, note le Conseil.
Expérience dans l'organisation d'événements
Son expérience dans l'organisation d'événements culturels s'est notamment forgée à BDFIL et comme responsable de l'organisation de la Nuit des musées de Lausanne et Pully (2017-2019), mais aussi au service de festivals comme Les Créatives.
Les deux femmes, "amies à la ville", ont une longue histoire commune avec le festival. Elles sont d'anciennes stagiaires de BDFIL et sont depuis 2017 coresponsables bénévoles du secteur "Conférences et animations de la manifestation. Elles ont ainsi collaboré étroitement tant dans la programmation que dans la production et la modération des conférences, performances et animations.
ats/ld
Fréquentation en baisse
Dominique Radrizzani, qui chapeautait le festival depuis 2014, et le Conseil de fondation avaient décidé d'un commun accord de cesser leur collaboration. En cause: des divergences de vues sur l'avenir de BDFIL. Le rendez-vous des bédéphiles souhaitait justement s'orienter vers une programmation un peu plus populaire et familiale, orientations de base que ne partageait plus Dominique Radrizzani.
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La fréquentation a eu tendance à baisser ces dernières années. La 16e édition de BDFIL en septembre 2021 n'avait attiré que dix-huit mille personnes, celles de 2019 et 2018 chacune vingt-huit mille personnes et celles de 2017 et 2016 chacune trente-cinq mille personnes. Le rendez-vous de 2020 avait été annulé en raison de la pandémie du coronavirus.