Défenseur de la liberté d'expression, l'éditeur et écrivain Rolf Kesselring est décédé
Né à Martigny le 26 octobre 1941, Rolf Kesserling suit les cours de l'Ecole normale, avant un passage par la case prison. Il va ensuite bifurquer vers les métiers du livre. Il démarre à Paris comme éditeur de bandes dessinées pour adulte, où il fait connaître des auteurs tels que Topor.
De retour en Suisse, Rolf Kesselring ouvre sa première librairie "La Marge" à Yverdon en 1970. D'autres ont ensuite vu le jour à La Chaux-de-Fonds, Genève, Neuchâtel et Lausanne; puis une véritable chaîne de distribution parallèle s'étend à la France.
Lieux cultes de la culture de la bande dessinée et de la littérature underground dans les années 80, ses librairies ont répandu de nombreuses BD comme "Barbarella", des journaux - dont "L'Echo des Savanes" - et d'autres oeuvres, souvent aussi rares que sulfureuses, qui lui valurent plusieurs inculpations pour "publications obscènes" et saisies douanières.
Egalement auteur
Ce découvreur de talents publiera notamment les premiers albums de Vallot et Zep, mais aussi Cosey, Hugo Pratt et bien d'autres. Le dessinateur de presse Barrigue évoque sur les réseaux "un grand homme qui a compté beaucoup dans ma vie et qui a été une des pièces maîtresses de ma construction personnelle afin de tenir sur la barcasse futile de notre existence".
Co-auteur de plusieurs bandes dessinées, auteur de SF et éditeur de la revue "Alerte!" entre 1977 et 1980, Rolf Kesselring écrit également des nouvelles et des romans: "Martiens d'avril" (1969), "La quatrième classe" (1985), "Putain d'amour" (1986), "Ça commence dans le ventre de sa mère" (1987), "La lettre à Mathieu" (1991), "Piège" (2004) ou encore "Alchimie, un rêve d’éternité" (2009).
En 1990, celui qui s'était érigé en défenseur de la liberté d'expression reçoit un prix de la Fondation vaudoise pour la promotion et la création artistique. Un an plus tard, L'association Plans-Fixes lui consacre un portrait. Parti vivre dans le sud de la France un certain nombre d'années, Rolf Kesselring était revenu en 2006 s'installer à Bullet, dans le Jura vaudois.
afp/ld