Polar, thriller, fantasy, science-fiction, littérature érotique, bande dessinée: autant de genres parfois dénigrés au profit d'une littérature plus classique, dite blanche ou générale. Ce sont pourtant des styles qui ont un lectorat croissant et qui offrent un regard différent sur le monde, à la fois décalé, anticonformiste et plein d'imagination – regard que veut valoriser le salon "Mauvais genre", qui reprend avec ironie l'épithète souvent accolée à ces formes littéraires.
"C'était une envie de célébrer le mauvais genre et de fédérer les auteurs, explique la directrice du salon Laurence Malè. Je ne pense pas que ce genre soit snobé, car il y a quand même beaucoup de lecteurs de genres, que ce soit le polar ou la fantasy, surtout dans le Young Adult. Je pense plutôt que c'est méconnu."
Le salon a donc pour objectif de faciliter l'accès du lectorat à ces genres littéraires, notamment par le biais de tables rondes, de lectures nomades et de rencontres avec les auteurs. Trente écrivains, majoritairement romands, sont conviés à l'événement tels que Nicolas Feuz, Mélanie Chappuis, Olivier May, Catherine Rolland ou encore Juliette Nothomb.
On croit toujours que les auteur sont des profs, sages, gentils... Là, on avoue notre part un peu plus sombre, un peu plus fun.
Une première en Suisse romande
La création du salon répond aussi à un besoin dans notre région, qui ne compte pas de salon spécialisé en la matière: "En France, on trouve des salons dédiés à ces genres-là, mais en Suisse, on a du mal à trouver un pendant", explique Laurence Malè.
La présidente du salon et romancière Laure Mi Hyun Croset abonde dans ce sens: "C'est possible qu'en Suisse romande les gens aient envie de se réveiller un peu. On a longtemps été intimidés par la France. Et là, on se dit qu'on a des écrivains locaux, très amusants, très talentueux."
L'autre versant des auteurs
L'ambition du salon n'est pas de surpasser les salons littéraires qui existent déjà en Suisse, mais de décomplexer le rapport du lectorat aux auteurs.
Enfin, le but sera également de briser les préjugés que l'on peut avoir envers les auteurs: "On croit toujours que les auteur sont des profs, sages, gentils, sourit Laure Mi Hyun Croset. On est tout mignons derrière nos stylos à nos stands, alors qu'on écrit des choses atroces! Là, on avoue notre part un peu plus sombre, un peu plus fun. On a envie de montrer la partie un peu plus dingue de l'auteur."
Propos recueillis par Rafael Wolf
Adaptation web: Charlotte Frossard
Salon littéraire "Mauvais genre", Espace Gaimont au Petit-Lancy (GE), le 22 octobre.