Dans ce roman publié en avril aux éditions Gallimard, Giuliano da Empoli dresse un panorama des mécanismes du pouvoir en Russie au cours des trente dernières années. Le long monologue qu'il imagine dans la bouche du conseiller fictif du Kremlin Vadim Baranov s'inspire du parcours de Vladislav Sourkov, cofondateur du parti Russie unie de Vladimir Poutine pour l'élection présidentielle de 2001.
Vadim Baranov confie le cynisme d'un président qu'il appelle "le Tsar", l'occasion de revenir sur les événements qui ont secoué l'histoire de la Russie depuis l'éclatement de l'Union soviétique en 1991.
Finaliste du Goncourt
"Mon livre est vraiment imprégné d'une certaine littérature française, qui a sa place à l'Académie depuis longtemps, et qui décortique le pouvoir, qui l'observe", a déclaré le lauréat à la presse.
Giuliano da Empoli est par ailleurs l'un des quatre finalistes de l'édition 2022 du prestigieux prix Goncourt, qui sera annoncé le 3 novembre. Obtenir ces deux prix littéraires la même année est un exploit qu'ont réalisé peu d'auteurs, car les deux Académies, française et Goncourt, tiennent généralement à l'indépendance de leur choix.
Né à Neuilly-sur-Seine, banlieue chic de Paris, Giuliano da Empoli, 49 ans, a été le conseiller politique du président du Conseil italien Matteo Renzi.
ats/afp/olhor
Lola Lafon remporte le prix Décembre
La romancière Lola Lafon a remporté mercredi le prix Décembre pour "Quand tu écouteras cette chanson". Ce livre sur Anne Frank fait écho à des drames intimes.
Pour cet ouvrage publié par les éditions Stock en août, c'est la deuxième récompense, après le prix du roman ou récit français des Inrockuptibles. La critique littéraire a salué la justesse de ce texte, paru dans la collection "Ma nuit au musée".
Lola Lafon, 48 ans, a eu le privilège de passer une nuit dans la Maison Anne Frank à Amsterdam, lors de l'été 2021. "Cette nuit, je la passerai là où huit personnes, vingt-cinq mois durant, ont dû se plier au silence, en apprendre toutes les nuances, des chuchotements jusqu'aux pas feutrés en passant par l'immobilité totale", écrit la romancière.
"Je suis juive ashkénaze et une grande partie de ma famille a disparu dans les camps. J'ai beaucoup réfléchi à ça", expliquait Lola Lafon au journal Libération en 2020.
>> A lire : "Qu'a-t-on fait d'Anne Frank?" se questionne Lola Lafon dans son nouveau roman