Dans "L’arche de Rantanplan", Lucky Luke verse sa première larme

"L’arche de Rantanplan" raconte les aventures d'Ovyde Byrde, un fervent protecteur des animaux victime de moqueries et de persécutions dans un Far West où la brutalité envers les bêtes est banalisée.

Suite à la découverte fortuite d'or par le chien Rantanplan, Byrde devient riche et se transforme en un tyran qui terrorise la région au nom de la protection animale, imposant végétarisme et animalisme (mouvement de défenses des animaux comme êtres sensibles ).

Lucky Luke, qui avait pris sa défense dans un premier temps, doit alors rétablir la justice entre Ovyde Byrde et les cow-boys, sans pour autant trahir les animaux. Mais en sera-t-il capable?

Un récit inspiré d'un fait historique

Pour ce quatrième opus en commun, Jul et Achdé, respectivement auteur et dessinateur, ont choisi le végétarisme comme fil conducteur. Un courant qui trouve ses origines dans l’Antiquité, par exemple dans le livre "Métamorphoses" du poète latin Ovide. Un auteur qui inspirera Jul au moment de baptiser son personnage Ovyde Byrde.

La thématique peut surprendre dans une série comme "Lucky Luke". Ce récit est pourtant basé sur un fait historique du XIXe siècle. En 1866, Henry Bergh crée la Société de Protection des Animaux. Un de ses adeptes convertit de force les habitants d'une localité texane à un régime végétarien. Ce mouvement fait quelques adeptes, dont l’Eglise protestante épiscopalienne, mais ne renversera pas la culture bien ancrée du Far West, où viande et chasse sont sacrées.

Casser l'image de superhéros

Depuis qu’il a repris l’écriture de la série, Jul n’a cessé de rendre le personnage de Lucky Luke plus humain, dans le but de casser son image de superhéros. Après l'avoir fait vomir et lui avoir fait gagner une taille de ceinture, Jul fait cette-fois, pour la première fois, pleurer Lucky Luke.

Une émotion validée par les héritiers de Morris, créateur de la série décédé en 2001, qui ont trouvé de la cohérence entre cette larme versée et la scène poignante dans laquelle elle prend place.

Sujet radio: Pierre Philippe Cadert

Adaptation web: Alix Maillefer/aq