"À 91 ans, il est mort de vieillesse", a expliqué sa veuve dans le quotidien régional Var-Matin, confiant dans cet entretien être "en paix et sereine depuis que Dominique ne souffre plus". Autant philanthrope qu'écrivain à succès, il avait vendu, avec son "frère de plume" Larry Collins, quelque 50 millions d'exemplaires de leurs six romans, dont "Paris brûle-t-il?", traduit en quarante langues.
Après avoir écrit, seul, "La cité de la joie" (1985), sur un bidonville de Calcutta, il donna une bonne part de ses droits d'auteur aux personnes dans la misère qui l'avaient inspiré. Le roman s'est au total vendu à des millions d'exemplaires et fit l'objet d'un film, réalisé par Roland Joffé, en 1992.
Journaliste à Paris-Match
En 2005, il assurait que, grâce à ses droits d'auteur, des dons de lecteurs et les gains de conférences prononcées dans le monde entier, son action humanitaire "avait permis de guérir en 24 ans un million de tuberculeux, soigner 9'000 enfants lépreux, construire 540 puits d'eau potable et armer quatre bateaux-hôpitaux sur le delta du Gange en Inde".
Après "Paris brûle-t-il?", il avait poursuivi sa fructueuse collaboration avec Larry Collins: "Où tu porteras mon deuil" (1968, sur le torero El Cordobes), "Ô Jérusalem" (1972), "Cette nuit la liberté" (1975, sur l'indépendance de l'Inde), "Le cinquième cavalier" (1980, fiction autour d'une bombe atomique) et le thriller "New York brûle-t-il?" (2004).
Maisons voisines
Il a longtemps occupé une demeure de Ramatuelle, située sur la presqu'île de Saint-Tropez, séparée de celle de Larry Collins (décédé en 2005) par un court de tennis, acquise avec les droits d'auteur de "Paris brûle-t-il?", (1964, 20 millions de lecteurs, 30 éditions internationales).
René Clément a fait un film de ce récit de la libération de Paris, le 25 août 1944, avec une pléiade de stars, comme le Français Jean-Paul Belmondo ou l'Américain Kirk Douglas. Les Américains Francis Ford Coppola et Gore Vidal avaient cosigné le scénario. Dominique Lapierre a aussi co-écrit, avec l'Espagnol Javier Moro, "Il était minuit cinq à Bhopal" (2001) et, avec Jean-Pierre Pedrazzini, "Il était une fois l'URSS" (2005). Né le 30 juillet 1931 à Châtelaillon (Charente-Maritime), il fut également journaliste à Paris-Match.
agences/br