Mangas: un guide pour débuter

Grand Format Bande dessinée

AFP - Georges Gobet

Introduction

En quelques années seulement, les mangas ont envahi les librairies du monde entier. Par où commencer lorsqu'on souhaite entrer dans cet univers? Quel manga pour qui? Les mangas sont-ils violents? Quel est le secret de leur succès? Réponses à ces questions et à de nombreuses autres interrogations dans le guide du débutant en manga de RTS Culture.

Chapitre 1
Les mangas à la mode

KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI

"One Piece", "Naruto", "Dragon Ball", "L'attaque des titans": aujourd'hui, les mangas sont connus de près ou de loin du grand public. Ce succès remonte aux années 1980. Avec des personnages comme Goldorak à la télévision, les enfants et les adolescents français, belges et suisses sont biberonnés aux "anime" (prononcer animés) – le nom donné aux dessins animés japonais souvent issus de leur version papier, les mangas – grâce aux émissions télévisées Club Dorothée et Récré A2.

"Les séries japonaises étaient moins chères que les séries américaines ou françaises à l’époque", expliquait en 2021 Grégoire Hellot, directeur éditorial des éditions Kurokawa ("Pokémon", "Full Metal Alchemist") à la RTS. "'Goldorak' était un essai extrêmement probant, et toutes les chaînes de télévision voulaient diffuser des dessins animés japonais."

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"Mettez-vous dans la peau des enfants de l'époque: toute leur vie, ils ont regardé 'Tom & Jerry' ou les 'Looney Tunes' à la télévision. D’un coup, ils découvrent des histoires où des personnages traversent l'univers dans des vaisseaux spatiaux, où des héroïnes font face à l’amitié, à la trahison ou à la mort comme 'Candy'. Ces sujets étaient très peu abordés dans les œuvres pour enfants à l’époque. C’est un choc émotionnel."

Quarante ans plus tard, le succès des mangas ne se dément pas. Ils se consomment désormais comme au Japon, dans leur version papier et imprimée. Pourquoi? Selon Grégoire Hellot, cela est dû à "la puissance de narration des mangas. Ces œuvres n'ont pas peur d’utiliser de nombreuses pages pour caractériser leurs personnages".

L'autre facteur qui fait que le manga fonctionne est sa qualité de feuilleton. "Les mangas sont soumis à une très forte concurrence au Japon. Nous les recevons en format relié en Europe, mais au Japon, chaque chapitre est prépublié dans un magazine", explique Grégoire Hellot. "Les lecteurs sont ensuite invités à partager leur avis sur les différentes séries en cours. En cas de trop d’avis négatifs, l'histoire est coupée. Chaque chapitre doit donc être très dynamique et accrocheur."

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La couverture du magazine Shōnen Jump, numéro 36-37, 2022. C'est dans ce magazine que sont nés beaucoup de mangas à succès comme "One Piece", "Bleach" ou encore "Naruto". [Weekly Shonen Jump]
La couverture du magazine Shonen Jump, numéro 36-37, 2022. [Weekly Shonen Jump]

L’implication émotionnelle y est également plus forte que dans les bandes dessinées classiques. "Cette puissance de narration est premièrement due à l’espace disponible pour raconter l’histoire. "Un album de bande dessinée, c’est 50 pages. Donc en 50 pages, le personnage doit à la fois se faire connaître du lecteur, évoluer et résoudre son histoire. Par exemple, que sait-on d’Astérix? On sait qu'il aime le sanglier, qu'il est copain avec Obélix, mais c’est tout. Tandis qu’en un tome de manga, le lecteur a le temps de découvrir le personnage principal, ce qu'il aime, ce qu'il déteste, ses habitudes, etc."

Une violence omniprésente?

Lors de leur arrivée en Europe, les mangas choquent par leurs dessins peu conventionnels, mais aussi par leurs héros et les thèmes abordés, issus des traumatismes de l’adolescence. Harcèlement scolaire ou familial, rébellion contre l’autorité, bagarres et blessures: ces différentes formes de violence y sont omniprésentes, des héros des "Chevaliers du zodiaque" en passant par les personnages ultra-musclés de "Dragon Ball", les footballeurs "Olive et Tom" ou encore les super-héroïnes de "Sailor Moon".

Cependant, cette violence fait que le public adhère aux séries. "On s’identifie facilement aux héros, c'est très universel. Les peurs et les traumatismes communs aux ados y sont abordés", expliquait la journaliste et chroniqueuse Marie Palot dans l’émission "Médialogues" en mars 2022.

>> À écouter aussi: Marie Palot et la médiatisation de la culture manga :

Le logo du podcast de Marie Palot, "Yamanote". [DR]DR
Médialogues - Publié le 7 mars 2022

Chapitre 2
Les débuts du manga

Astro Boy dans le film "TETSUWAN ATOM: UCHÛ NO YÛSHA" (1963) / ARCHIVES DU 7EME ART / PHOTO12 VIA AFP

Selon les historiens et historiennes, le mot manga, 漫画 en japonais, apparaît pour la première fois au début du 19e siècle. La première partie du mot, man, signifie caricature ou sans retenue. La seconde partie, ga, signifie image. C’est ainsi que le peintre, dessinateur et graveur japonais Katsushika Hokusai désigne à l'époque ses carnets de croquis.

Rakuten Kitazawa, le premier mangaka

En 1902, le peintre et dessinateur Rakuten Kitazawa, inspiré par les cartoons anglo-saxons, publie une histoire humoristique en quelques cases dans le journal indépendant tokyoïte Jiji Shimpô. Les dessins sont en noir et blanc pour limiter les coûts d’impression et sont accompagnés de dialogues dactylographiés.

Rakuten Kitazawa décide de nommer sa rubrique dans le journal Jiji Shimpô en reprenant le mot "manga" de Katsushika Hokusai: Jiji Manga. C’est aussi Rakuten Kitazawa qui invente le mot "manga-ka", ou artiste de manga, en se définissant lui-même comme tel. Il prend sa retraite en 1932.

"Tagosaku et Mokube visitent Tokyo", l'un des mangas de Rakuten Kitazawa publié dans le magazine "Jiji Manga". [Wikiwand - Rakuten Kitazawa]
"Tagosaku et Mokube visitent Tokyo", l'un des mangas de Rakuten Kitazawa publié dans le magazine "Jiji Manga". [Wikiwand - Rakuten Kitazawa]

Osamu Tezuka et Disney

L’essor du style manga est interrompu pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, les studios Disney sortent le long-métrage "Bambi". Le film marque le jeune Osamu Tezuka, né dans la préfecture d'Osaka, qui recopie les personnages et leurs grands yeux ronds dans ses dessins. Il s’inspire aussi des plans utilisés au cinéma en variant les angles de vue de ses cases pour plus de dynamisme.

C’est ainsi que naît le manga tel qu'on le connaît aujourd'hui. Après la guerre, la population japonaise connaît de nombreuses difficultés économiques, sanitaires et politiques. Elle cherche à se divertir pour alléger ses malheurs. Bon marché car en papier de mauvaise qualité et imprimé en noir et blanc, le manga gagne alors en popularité au Japon. Les mangas du jeune artiste arrivent donc au bon moment.

Dessinateur passionné et prolifique, Osamu Tezuka produit de nombreux mangas encore connus aujourd’hui, certains adaptés en dessins animés et en films par ses propres studios, Tezuka Productions. "Astro le petit robot", "Black Jack" ou encore "Ayako" sont des incontournables des fans de mangas dans le monde entier. Au Japon, il est parfois considéré comme "Le Dieu du manga".

Quant à son manga "Le Roi Léo" paru dans les années 1950, il sera librement repris et réadapté par les studios Disney en 1994 dans le film "Le Roi Lion". Le lionceau Kimba prend alors le nom de Simba, ou ‘lion’ en swahili, pour des raisons de copyright. La société de production gérant les droits d’Osamu Tezuka, décédé en 1989, ne portera pas plainte, estimant que le dessinateur aurait été flatté que les studios Disney s’inspirent à leur tour de l’une de ses œuvres.

L'illustration de la version anglo-saxonne de l'adaptation animée du manga "Le Roi Léo" d'Osamu Tezuka. [Wikipedia / Tezuka Productions]
L'illustration de la version anglo-saxonne de l'adaptation animée du manga "Le Roi Léo" d'Osamu Tezuka. [Wikipedia / Tezuka Productions]

Chapitre 3
Des histoires à l'infini

Pathé Films

Shonen, shojo, seinen

Les histoires des mangas abordent de nombreux sujets, des pirates aux ninjas en passant par les princesses, l'horreur, la science-fiction et le sport. Traditionnellement, ils se séparent en catégories destinées à plusieurs publics, des enfants aux adultes. Les catégories les plus connues sont les shonen, les shojo et les seinen.

>> À écouter aussi: le sujet "L'incroyable vitalité du manga" dans l'émission On en parle :

Une lectrice de mangas lors de la 43e édition du festival de BD d'Angoulême en 2016. [AFP - Georges Gobet]AFP - Georges Gobet
On en parle - Publié le 4 janvier 2023

Les mangas shonen, action et aventure

Les shonen, ou garçon en japonais, sont des mangas destinés à un public d’adolescents. Les histoires sont centrées autour de l’amitié et du dépassement de soi en mettant en scène un héros masculin. Les corps des protagonistes masculins et surtout féminins y sont parfois hypersexualisés. Par exemple, ils et elles se battent contre les méchants en tenue légère. Parfois, les personnages sont "surpris" sous la douche par le héros. "Dragon Ball" d’Akira Toriyama, "Naruto" de Masashi Kishimoto, "One Piece" de Eiichiro Oda et "Captain Tsubasa" de Yoichi Takahashi, alias "Olive et Tom", sont quelques exemples classiques de shonen.

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De nos jours, le genre shonen attire un public beaucoup plus large. Preuve que les mentalités évoluent, les séries de la nouvelle génération comme "Full Metal Alchemist" d’Hiromu Arakawa, "Soul Eater" d’Atsushi Okubo et "Jujutsu Kaisen" de Gege Akutami mettent en scène des protagonistes féminines peu sexualisées et dotées d'une force n'ayant rien à envier à celle de leurs collègues masculins.

Les mangas shojo, sentiments et amitiés au féminin

Les shojo, ou jeune fille en japonais, sont des mangas destinés aux adolescentes avec des histoires centrées autour de l’amitié et de l’amour. Les protagonistes principales sont très souvent des filles. Ces mangas peuvent aussi raconter l'histoire de super-héroïnes comme "Sailor Moon" de Naoko Takeuchi, de drames familiaux comme "Fruits Basket" de Natsuki Takaya, être humoristiques comme "Switch Girl" de Natsumi Aida, voire parodiques comme "Kiss him, not me!" de Junko. Dans ce dernier manga, l'autrice raconte l'histoire de Kae, une fan de mangas obèse perdant soudainement tous ses kilos en trop. Méconnaissable, les camarades de classe qui se moquaient d'elle la trouvent soudain très jolie. Kae est cependant plus préoccupée par sa série préférée que par ce soudain intérêt.

Les mangas seinen, des miroirs sur notre société moderne

Quant aux seinen, jeune homme en japonais, destinés à un public adulte, ils abordent des histoires invitant à la réflexion pouvant parler de politique, d’horreur, de la vie d’adulte ou de science-fiction. Naoki Urasawa est l’un des auteurs les plus connus de seinen, avec les mangas thriller "20th Century Boys", "Monster" ou encore "Yawara". Idem pour Yoshiyuki Sadamoto et son manga-tragédie "Evangelion" (qui, une fois n'est pas coutume, est dérivé d'un "anime") mettant en scène des combats de robots géants dans un décor apocalyptique sur un fond de manipulation et de drame psychologique. Dans un autre registre, le mangaka Junji Ito et ses histoires d'horreur ont rencontré un large succès au Japon et à l'étranger.

Le personnage de Rei dans la série "Neon Genesis Evangelion" de Yoshiyuki Sadamoto. [GAINAX - KADOKAWA SHOTEN PUBLISH / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP - GAINAX - KADOKAWA SHOTEN PUBLISH]
Le personnage de Rei dans la série "Neon Genesis Evangelion" de Yoshiyuki Sadamoto. [GAINAX - KADOKAWA SHOTEN PUBLISH / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP - GAINAX - KADOKAWA SHOTEN PUBLISH]

Aujourd’hui, les genres ont tendance à se croiser. Par exemple, la série à succès "Attack on Titans" (L'attaque des titans) est parfois classée shonen, parfois seinen à cause de ses thèmes matures et de sa violence. Idem pour le manga et thriller "Death Note" de Tsugumi Oba et Takeshi Obata, dans lequel le personnage principal brouille les limites entre intelligence surdéveloppée et folie.

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Le yaoi et le yuri, les mangas aux romances homosexuelles explicites ou non

Dans d'autres registres plus "niche", les mangas yaoi mettent en scène des relations homosexuelles entre hommes, tandis que les yuri parlent d’histoires d’amour entre femmes, platoniques ou non. À noter que les deux genres sont majoritairement lus par un lectorat féminin.

Avant de s’ouvrir à l’Occident pendant l’ère Meiji (1868-1912) et d’adhérer à la sexologie occidentale, qui considère alors l’homosexualité comme une déviance, les relations entre personnes du même sexe étaient acceptées au Japon. Dans les années 1960, l’écrivaine tokyoïte Mari Mori les ramène à l’ordre du jour en publiant des écrits parlant de passion homosexuelle entre hommes. L’un d’entre eux, "A Lovers' Forest", remporte le prix Toshiko-Tamura récompensant les autrices en 1961. Cette œuvre racontant une liaison entre un jeune homme beau et paresseux et un homme riche et plus âgé inspirera de nombreux auteurs et autrices de mangas Yaoi.

L'écrivaine japonaise Mari Mori dans les années 1920. [Wikimedia Commons]
L'écrivaine japonaise Mari Mori dans les années 1920. [Wikimedia Commons]

Le hentai, les mangas pornographiques

La loi japonaise interdit depuis 1907 la publication d’œuvres à caractère obscène. Cependant, les artistes et plus tard les mangakas utilisent des astuces pour la contourner. Ainsi au Japon, les poils pubiens et les représentations de rapports sexuels sont considérés comme obscènes, mais les organes génitaux en tant que tels ne le sont pas. Les artistes contournent donc la loi en dessinant les organes génitaux représentés sans poils, voire parfois en dessinant des rapports sexuels entre humains et monstres, à l’instar du peintre Hokusai et ses tentacules érotiques dans son tableau "Le rêve de la femme du pêcheur" en 1814.

"Le Rêve de la femme du pêcheur, shunga (estampe érotique) d'Hokusai. [Wikimédia Commons]
"Le Rêve de la femme du pêcheur, shunga (estampe érotique) d'Hokusai. [Wikimédia Commons]

Apparus dans les années 1940, les mangas à caractère pornographique prennent leur essor en même temps que ceux d’Osamu Tezuka. Signifiant déviance ou perversion sexuelle en japonais, le genre hentai, jusque-là au style de dessin plutôt adulte, prend une tournure enfantine dans les années 1970 avec les dessins d’Hideo Azuma. Produisant à la fois des mangas tout-publics ("Supernana") et érotiques, il conte dans ces derniers des romances fantasmées avec de jeunes adolescentes dans un style de dessin mignon. Ces ouvragent marquent la naissance du style lolicon, sous-genre qui envahit alors les rayons adultes des magasins de mangas japonais. Contraction de Lolita Complex, le terme fait référence au livre "Lolita" de Vladimir Nabokov, racontant la relation entre un homme de 37 ans et une enfant de 12 ans et demi, qui a fait scandale lors de sa sortie.

Controversé car pouvant s’apparenter à de la pédophilie et interdit dans certains pays, le lolicon est néanmoins légal au Japon, pour autant que les mangas en question soient placés dans le rayon réservé aux adultes. À noter qu’au Japon, l’âge du consentement sexuel est de 13 ans. Aujourd’hui, le genre a perdu de son engouement au profit de personnages au visage enfantin mais aux attributs féminins matures et surdéveloppés, comme de grosses poitrines.

Le rayon réservé aux adultes d'une librairie manga à Tokyo. [AFP - Philippe Lopez]
Le rayon réservé aux adultes d'une librairie manga à Tokyo. [AFP - Philippe Lopez]

Chapitre 4
Les mangas les plus vendus en France et en Suisse

Aniplex / Dentsu / Studio Pierro / Collection ChristopheL via AFP - ANIPLEX / DENTSU / STUDIO PIERRO

Le rapport de l'institut GfK est formel: en 2021, en France, plus d'une bande dessinée vendue sur deux était un manga. Ainsi, juste derrière "Astérix et le Griffon", qui fut la BD la plus vendue en 2021, se place le tome 1 de "Naruto" (Masashi Kishimoto), suivi de près par ceux des mangas "Demon Slayer" (Koyoharu Gotoge), "One Piece" (Eiichiro Oda) et "My Hero Academia" (Kohei Korikoshi). À noter que toutes ces séries sont des shonen racontant les aventures de jeunes héros.

L'histoire de "Naruto", qui se lit en 72 tomes et se regarde en 220 épisodes animés, est celle d'un orphelin et apprenti ninja turbulent souhaitant devenir le maître de son village. D'abord seul, il poursuit son rêve tout en se faisant des amis et en repoussant les ninjas qui menacent son village. Habité par l'esprit démoniaque d'un renard à neuf queues nommé Kyûbi, le jeune garçon de 12 ans va devoir apprendre à le maîtriser s'il souhaite obtenir le respect de ses pairs.

Quant au manga "Demon Slayer", il conte la quête de Tanjirô, 13 ans, qui tente de sauver sa soeur Nezuko, transformée en démon. Elle est la seule famille qu'il lui reste, ses parents et ses autres frères et soeurs ayant été assassinés par les démons en question. Afin d'accomplir sa destinée, il décide de devenir pourfendeur de démon. La série compte actuellement 23 volumes dans son édition la plus récente et 44 épisodes dans sa version animée.

L'histoire de "One Piece" est celle de Monkey D. Luffy, un jeune garçon souhaitant devenir pirate et partir à la recherche du "One Piece", un trésor légendaire. Dans un monde où la piraterie est au sommet de sa gloire, Luffy possède un avantage: il a avalé un fruit du démon qui rend son corps élastique. Cependant, ce fruit l'empêche aussi de nager. Avec ses amis, il va tout faire pour devenir le roi des pirates. Série à succès depuis son lancement en 1997 au Japon, "One Piece" compte actuellement 104 tomes et plus de 1000 épisodes.

Tandis que les mangas précédents content les aventures de héros possédant des capacités surhumaines, "My Hero Academia" prend la direction opposée: dans un monde où la majorité des humains possèdent des supers-pouvoirs, le jeune Izuku Midoriya, surnommé Deku, fait partie de la minorité sans capacités spéciales. Il va pourtant tout faire pour devenir, lui aussi, un super-héros. Toujours en cours, la série compte actuellement 34 tomes et sa version animée 6 saisons, soit 125 épisodes.

Deku, le héros de "My Hero Academia" dans le film tiré du manga "World Heroes' Mission" (2021). [BONES / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP - BONES]
Deku, le héros de "My Hero Academia" dans le film tiré du manga "World Heroes' Mission" (2021). [BONES / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP - BONES]

Rock, super-héroïnes et vie scolaire

Si les mangas shojo, plutôt destinés à un lectorat féminin, ne se vendent pas autant, ils ne sont pas en reste. Payot et Fnac Suisse affichent "Nana" (Ai Yazawa), "Horimiya" (Daisuke Hagiwara, HERO), "Sailor Moon" (Naoko Takeuchi) ou encore "Blue Spring Ride" (Io Sakisaka) en tête de leurs ventes shojo.

"Nana" raconte une histoire d'amitié entre deux jeunes femmes de 20 ans. Elles se rencontrent dans un train en direction de Tokyo. L'une, incorrigible romantique, est en route pour retrouver son petit ami, tandis que l'autre, rebelle et indépendante, souhaite devenir une chanteuse de rock. Elles partagent toutes les deux le même prénom, "Nana". Le manga se lit en 21 tomes tandis que la série animée se regarde en 47 épisodes.

L'histoire de "Horimiya" se déroule dans un lycée japonais. Hori est

La couverture du tome 1 du manga "Horimiya". [Ed. Nobi Nobi]
La couverture du tome 1 du manga "Horimiya". [Ed. Nobi Nobi]

une jeune fille populaire et branchée, tandis que Miyamura, son camarade de classe, est un garçon plutôt timide arborant des lunettes de 'geek'. Un jour, les deux adolescents se rencontrent sous leur face cachée: au-delà des apparences, Hori est une fille simple qui fait passer sa famille en priorité, tandis que Miyamura est un garçon serviable qui adore les piercings et les tatouages. Toujours en cours dans sa version française, le manga devrait compter 15 tomes au total. La série animée compte actuellement 13 épisodes.

Le manga "Sailor Moon" se déroule à Tokyo dans les années 1990. Dix mille ans après avoir sauvé le monde avec l'aide des guerrières Sailor, les divinités Luna et Artemis, qui prennent la forme de chats, réalisent que les forces du mal sont de retour. Les deux chats cherchent alors les cinq descendantes des guerrières Sailor. C'est ainsi que la collégienne Usagi, descendante de Sailor Moon, va apprendre avec ses jeunes coéquipières à utiliser ses nouveaux pouvoirs magiques pour sauver le monde. Si le manga se termine au bout de dix volumes, la série animée des années 1990 se prolonge en plus de 200 épisodes.

Enfin, "Blue Spring Ride" conte en 13 tomes l'histoire de Futaba, 16 ans. Plus jeune, l'adolescente a été ostracisée par les filles de sa classe, jalouses. Depuis, pour éviter de revivre les brimades, Futaba évite toute forme de féminité. Un jour, elle retrouve son amour d'enfance, Ko, qui arrive dans son école. Cependant, ce dernier est devenu froid. Futaba décide de changer en se présentant aux élections des délégués de classe. Le manga a également été adapté en une série animée de 12 épisodes.