"J'adresse mes plus sincères condoléances à la famille de Françoise Bourdin, à ses deux filles, Fabienne et Frédérique, à ses petits-enfants, je pense à toutes les équipes, de Belfond, de Plon et de Pocket, qui ont travaillé avec elle depuis tant d'années, ainsi qu'à ses millions de lecteurs fidèles", a déclaré la directrice générale du groupe d'édition Editis, Michèle Benbunan, dans un communiqué.
Son dernier livre, "Un si bel horizon", était sorti aux éditions Plon début 2022. Souvent qualifiée de "populaire", son oeuvre entamée dès les années 70 est restée dans l'ombre de celle d'un Guillaume Musso, par exemple.
"Il y a un certain mépris pour la littérature populaire", avait-elle regretté en 2019 lors d'un entretien à l'AFP. "Les gens qui méprisent ce que j'écris n'en ont évidemment jamais lu un seul paragraphe. C'est très injuste. C'est un a priori élitiste".
Du dédain pour le populaire
"Cela ne se passe pas du tout ainsi dans les pays anglo-saxons, c'est propre à la France, mais il y a une espèce de dédain pour cette littérature populaire, comme si c'était vraiment très suspect de plaire au plus grand nombre. (...) Je me suis heurtée à ce dédain. (...) Je suis très fière de faire de la littérature populaire!", expliquait-elle à l'émission "Vertigo" en 2020.
Au coeur de son oeuvre littéraire? Les sagas familiales. Elle publie son premier roman, "Les soleils mouillés", en 1972 alors qu'elle n'est pas encore majeure. Un deuxième roman, "De vagues herbes jaunes", paraît l'année suivante et sera adapté pour la télévision par Josée Dayan. Françoise Bourdin a alors vingt ans. Après une pause de quelques années, elle trouve un éditeur, Belfond, pour son livre "Les vendanges de juillet". "J'ai trouvé mon public et nous avons entamé une très longue collaboration", disait à la RTS celle qui qualifiait l'écriture de "jubilatoire".
Toujours inspirée
Levée aux aurores, la romancière, installée dans une grande longère normande de la vallée de la Seine, non loin de Giverny, se mettait immuablement devant son ordinateur chaque matin pour écrire.
"Si l'inspiration ne vient pas, je vais me promener en forêt avec mes chiens", racontait-elle tandis que ses deux compagnons à quatre pattes, un Border Collie et un Beauceron, venaient mendier une caresse. Le plus souvent, l'inspiration était là. Extrêmement productive, elle publiait un roman par an, voire deux.
mh avec afp