Camille, Marthe, Nora et Marie, quatre amies aux profils et aux parcours différents, ont fait connaissance via leurs enfants, à la sortie de l'école. Si Camille et Marthe s'éclatent dans leurs jobs respectifs, ce n'est pas le cas de Nora et Marie. Directrice marketing, la première est en plein burn-out, tandis que seconde cumule trois jobs pour s'en sortir financièrement.
C'est alors qu'un drôle de coup du destin va chambouler la vie de ces quatre copines et leur permettre de réaliser leur rêve: ouvrir un bar associatif qui leur ressemble. "Pisse-mémé" est une véritable ode à la sororité et pourtant son auteure Cati Baur avoue d'emblée être meilleure en dessin qu'en amitié: "Je suis très admirative de ces bandes de copines. Moi, en grande timide que je suis, j'ai énormément de mal à me faire des amies, et encore plus à les garder".
Alors elle trimballe ses crayons dans les cafés et croque à merveille ces scènes de vie où les amies discutent, rigolent, s'embrassent, s'engueulent et se soutiennent, contre vents et marées.
Gouaille et tendresse
Avec "Pisse-mémé", Cati Baur n'en est pas à son coup d'essai. L'illustratrice et auteure de bande dessinée française née à Genève s'est déjà fait une jolie place dans le milieu grâce à son adaptation du roman "Quatre sœurs" de Malika Ferdjoukh. Dès 2011, les lecteurs découvrent l'univers des soeurs Verdeleine. Des filles pétillantes et impertinentes vivant dans une grande maison au bord de l’océan.
Dans "Pisse-mémé", on retrouve la "patte" Cati Baur. A savoir des dessins tendres et colorés, pimentés d'une bonne dose d'humour. Un univers à la croisée des chemins entre les dessins enfantins et romantiques de Sarah Kay et la gouaille des "Vieux fourneaux". Chez Cati Baur, la palette des personnages féminins est riche: ronde, gigue à lunettes, premiers cheveux argentés... La bédéiste confie s'être beaucoup amusée, notamment avec la maman de Marthe et Camille: une bourgeoise catholique bien comme il faut, clope et sécateur toujours à la main.
Une naissance particulière
Imaginer une histoire qui tienne la route, écrire les textes, dessiner et colorier les personnages et les lieux, tout ce travail nécessite un certain temps, explique Cati Baur.
Pour concevoir "Pisse-mémé", il a fallu cinq-six ans depuis l'idée de base, sans compter quelques complications en cours de route. "J'ai signé mon contrat avec mon éditeur (Dargaud) juste avant le Covid et c'était terrible pour moi. A ce moment-là je me suis dit que je ne pourrai jamais écrire cette histoire de quatre filles insouciantes qui ouvrent un bar. Il a fallu que tout ça retombe pour que je m'y remette et que je retrouve l'énergie et l'optimisme".
Sarah Clément
Cati Baur, "Pisse-mémé", Dargaud.