"Le passager du Polarlys" de Georges Simenon renaît en roman graphique
"Le passager du Polarlys", premier roman de Georges Simenon qu'il signe de son vrai nom en 1932, est un ouvrage immersif inspiré de son propre vécu. L'intrigue nous plonge dans les années 1930, d'abord à Paris, au cœur des nuits folles qui tournent mal. Puis l'histoire se poursuit sur le Polarlys, un bateau qui part de Hambourg pour longer la côte norvégienne, où survient une autre mort, apparemment sans lien avec la première.
José-Louis Bocquet adapte la langue et le verbe du romancier belge pour le format graphique, tandis que Christian Cailleaux croque les tourments et les failles des personnages à la façon de Simenon, toute en finesse et sans démonstration.
Premier "roman dur"
Une intrigue à dimension psychologique, dans la ligne de la série du commissaire Maigret, qu'il inventera juste après ce premier "roman dur". Comme Simenon "considérait les Maigret comme des récréations en termes d'écriture, ses autres ouvrages ont été classifiés comme des romans durs parce qu'ils étaient durs à écrire", explique à la RTS l'illustrateur Christian Cailleaux.
"Le passager du Polarlys" constitue ainsi le premier des 117 "romans durs" que Simenon assumera sous son propre nom. L'écrivain et journaliste belge aux dix-sept pseudonymes et 500 millions de livres vendus n'avait encore pas connu jusqu'ici d'adaptation en bande dessinée de son oeuvre. "Un roman n'est pas un scénario, donc il a fallu mettre à plat l'histoire d'abord pour en faire des séquences (...) Mais on a conservé les mots exacts de Simenon malgré notre découpage", indique José-Louis Bocquet à la RTS.
Propos recueillis par Cecilia Mendoza, Pierre Philippe Cadert
Adaptation web: olhor
José-Louis Bocquet et Christian Cailleaux, "Le passager du Polarlys", éd. Dargaux.