Pour Fanny Desarzens, 30 ans cette année, primée pour son premier roman "Galel" (Slatkine) sur une amitié en montagne, écrire, c'est un peu comme "des artisans qui façonnent la matière. Et c'est aussi ma manière de dire: j'aime. C'est la réponse que j'ai au monde", dit-elle dans une vidéo de l'Office fédéral de la culture.
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Anne-Sophie Subilia avec "L'épouse" (Zoé), un magnifique roman sur une expatriée à Gaza, également été nominé par plusieurs prix français l'automne dernier, déchire un peu le voile. "D'un livre à l'autre, c'est beaucoup autour de cela que je tourne: des questions de solitude, de nos solitudes, des décalages dans lesquels on peut se trouver, des malentendus, mais aussi des rencontres singulières qu'on peut faire et qui peuvent venir transformer la solitude", explique-t-elle.
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Eugène et "Sa lettre à mon dictateur" (Slatkine) permet une plongée dans une Roumanie disparue et dans le processus d'intégration à Lausanne, en Suisse romande où Eugène est désormais une figure incontournable. "Je suis né à Bucarest, six jours avant que l'homme marche sur la Lune. Et à l'âge de six ans, je suis arrivé dans un monde plus étrange encore, la Suisse", raconte-t-il, avec une pointe d'humour.
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Lien à la migration et au multilinguisme
Eugène vient de Roumanie et Anne-Sophie Subilia de Belgique. Et c'est peut-être aussi ce qui relie les 80 écrivains, invités pendant trois jours à Soleure, un lien à la migration et au multilinguisme. Qui dépasse les quatre langues nationales, a relevé Nathalie Widmer, co-directrice de la manifestation pour sa première édition avec Rico Engesser, avec un accent mis sur les auteurs de différentes diasporas.
De Suisse romande, on peut encore signaler la présence d'une dizaine d'écrivains à Soleure: Corinne Desarzens ("La lune bouge lentement"), Heike Fiedler ("Tu es! hier"), Pierre Voélin ("De l’enfance éperdue"), Marie-Jeanne Urech ("Les valets de la nuit"), Philippe Testa ("l’Obscur"), Alice Botarelli ("Les Quatre Soeurs Berger"), Meloe Gennai ("Temps, intempérie, tempérament"), Mauro Placi ("Dans la frontière errante") et Ed Wige ("Engoisse").
Sans oublier la peintre et illustratrice basée à Lausanne, Haydé, qui a dessiné pendant 20 ans les affiches du Petit Théâtre de Lausanne.
Le coup d'envoi a été donné par un atelier de traduction sur "Livre de sang" de Kim de L'Horizon, qui a reçu le Prix suisse du livre (prix pour des oeuvres en allemand uniquement ) et le Prix du livre allemand l'an dernier, et dont on attend la traduction en français cet automne. Près de 150 rencontres touchant à la prose, la poésie, le spoken word, le roman graphique, la littérature jeunesse ainsi qu'à la traduction sont au programme.
ats/mh