Née en 1937, Laurence Deonna est issue d'une famille de la haute bourgeoisie protestante genevoise. Fille de l'homme politique et président du conseil d'administration du Journal de Genève Raymond Deonna, elle décide un jour de quitter sa vie confortable, pour se lancer en solitaire sur les routes du monde.
La rigueur du calvinisme l'étouffe. Elle se marie, fuit, fait toutes sortes de petits boulots. De 1962 à 1967, elle assiste le marchand d'art contemporain Jan Krugier à Genève. Puis elle sillonnera le monde dans la lignée de ses compatriotes Ella Maillart et Anne-Marie Schwarzenbach. Elle découvre notamment le métier de reporter en juin 1967, catapultée dans la guerre des Six Jours entre Israël et les pays arabes.
On lui doit par la suite d'innombrables reportages: en Palestine, en Israël, au Liban, en Syrie, en Irak, en Iran, en Égypte, dans les pays du Golfe et surtout au Yémen dont elle est une experte reconnue.
Femmes au centre
La question des femmes occupe une place fondamentale dans le travail de cette spécialiste du Moyen-Orient et de l'Asie centrale soviétique. En 1987, le Prix de l'Unesco pour l'éducation et la paix lui est décerné pour l'esprit de son oeuvre.
Laurence Deonna est l'auteure d'une douzaine de livres, dont "Mémoires ébouriffées" (2014), dans lequel elle raconte son parcours et ses aventures. Paru début 2020, son dernier ouvrage "Lira Baiseitova, lanceuse d'alerte", revient sur le courage d'une femme d'exception kazakhe.
Ses photographies ont été exposées en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Elle est aussi l'auteure de plusieurs films. Une grande dame s'en va, a déploré Michel Moret, au nom des Editions de l'Aire.
ats/aq