Si Laura Cappelle a réalisé une bande dessinée autour de sa passion, c'est dans un souci de vulgarisation. Rendre l'histoire de la danse accessible au plus grand nombre permet, selon elle, de toucher un nouveau public qui n'aurait peut-être pas ouvert un ouvrage traditionnel.
Des ballets de la Renaissance au voguing
Grâce à deux personnages, Camille et Andréa, le lectorat se plonge dans différentes époques, où les décors, les costumes et la danse varient. Rituels, ballets, grands bals, danse contemporaine ou urbaine, aucune danse n'échappe au regard de Laura Cappelle: "On s'est donné pour défi de couvrir toute la danse occidentale, de la Préhistoire à nos jours. Et pour chaque époque, il a fallu qu'on trouve des personnages auxquels l'histoire pouvait s'attacher, mais aussi des figures un peu oubliées", détaille la journaliste dans le 12h30 du 18 septembre.
A titre d'exemple, Laura Cappelle cite Louis-Julien Clarchies, violoniste, chef d'orchestre et danseur, parvenu à un statut assez important à la Cour de Napoléon alors qu'il était un ancien esclave affranchi de l'île de Saint-Domingue.
Communauté utopique de Monte Verità
La Suisse est également citée dans "Une histoire dessinée de la danse", notamment la communauté utopique de Monte Verità au Tessin, qui a accueilli au début du XXe siècle des esprits opposés à l'ordre bourgeois. "En plus d'attirer des anarchistes, des poètes et des auteurs, Monte Verità a aussi attiré un groupe de jeunes chorégraphes et danseurs menés par Rudolf Laban et Mary Wigman", indique la journaliste.
"C'est dans cet endroit à part, loin de la Première Guerre mondiale, où l'on vit en communauté, que vont naître des formes de danses modernes, qui vont ensuite se développer, fleurir en Allemagne et connaître un destin très complexe parce qu'en réalité elles vont rencontrer le chemin de la montée du nazisme et seront, dans certains cas, récupérées par le régime".
Avec cette BD, Laura Cappelle rappelle que la danse est l'un des premiers arts pratiqués par l'humanité. "C'est aussi le premier loisir amateur, rappelle la chercheuse. Tout le monde danse, que ce soit dans les mariages, en famille. En plus, c'est quelque chose qui fait du bien au corps, il faut donc en profiter".
Propos recueillis par Pauline Rappaz
Adaptation web: Sarah Clément
Laura Cappelle et Thomas Gilbert (dessins), "Une histoire dessinée de la danse", Seuil, septembre 2024.