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Incontournable de la presse jeunesse, le Journal de Mickey fête ses 90 ans

Le journal de Mickey fête aujourd’hui ses 90 ans. Retour sur l’histoire de ce doyen de la presse jeunesse
Le journal de Mickey fête aujourd’hui ses 90 ans. Retour sur l’histoire de ce doyen de la presse jeunesse / 19h30 / 1 min. / lundi à 19:30
Imprimé pour la première fois le 21 octobre 1934 en France, le Journal de Mickey célèbre ce lundi ses 90 ans avec une triple parution. Mais si ce magazine bimensuel reste culte, il subit une érosion de ses ventes.

Le Journal de Mickey est nonagénaire. Contrairement à ce que l'on croit souvent, le bimensuel est né en France et non aux Etats-Unis. "Peu de gens le savent", mais "il fait partie du patrimoine français", sourit sa rédactrice en chef, Edith Rieubon, dans un entretien avec l'AFP. Doyen de la presse jeunesse en France, Le Journal de Mickey, qui sort toutes les deux semaines, célèbre cet anniversaire avec une triple parution.

Après un grand format à la mi-septembre puis un numéro collector jeudi, un hors-série de 300 pages paraîtra le 23 octobre. Au programme: une compilation des meilleures bandes dessinées de l'histoire du journal et une rétrospective de ses rubriques cultes.

Le premier Journal de Mickey est sorti le 21 octobre 1934, deux ans après une publication italienne proche, Topolino. La célèbre souris avait été créée en 1928 par Walt Disney aux Etats-Unis, pour le cinéma.

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De la BD américaine revendue aux Français

Le Journal de Mickey est le bébé de Paul Winkler, un Français né en Hongrie et patron de l'agence Opera Mundi. "Il faisait de la syndication: il achetait aux Etats-Unis de la BD américaine, qu'il revendait aux quotidiens français", explique Edith Rieubon. "Il y avait de la BD Disney et d'autres, comme Pim Pam Poum, poursuit-elle. Comme c'était un homme de presse, il s'est dit: 'Avec ces BD, j'ai de quoi créer un magazine fantastique'".

Paul Winkler met en oeuvre des techniques de publicitaires novatrices et fait distribuer des tracts devant les écoles. Le premier numéro s'arrache à 400'000 exemplaires. "Il y avait déjà tout l'ADN du titre, tout ce qui en fait un magazine complet: de la BD, des jeux et de l'éditorial" avec "une petite interview de l'aviatrice Hélène Boucher", souligne sa rédactrice en chef.

Avec la Deuxième Guerre mondiale, Le Journal de Mickey connaît une période chaotique à partir de 1940 puis s'arrête en 1944. Paul Winkler le relance en 1952, en repartant du numéro 1. "En 1934, c'était un format tabloïd de huit pages. Là, il revient en format magazine, avec un logo inspiré des magazines de reportage Paris Match et Life", souligne Edith Rieubon.

Parution ininterrompue depuis 1952

Depuis lors, sa parution ne s'est plus interrompue. Mort en 1982, Paul Winkler a fini sa vie comme directeur du quotidien France-Soir. En 2022, Le Journal de Mickey a refondu sa formule pour "renforcer l'éditorial". Destiné aux 7 ans et plus, il propose un carnet d'activités à faire en famille avec la bande des Castors Juniors, de l'actualité culturelle ou sportive et, évidemment, des bandes dessinées.

Conformément à son histoire, il mélange BD Disney et extérieures: hier Mandrake ou Hägar Dünor, aujourd'hui les bandes dessinées françaises L'élève Ducobu ou Les Sisters. Il appartient au groupe Unique Heritage Media, qui édite d'autres titres sous licence Disney, dont Picsou Magazine. Comme toute la presse papier, Le Journal de Mickey, qui n'a pas de version numérique, a souffert d'une érosion de ses ventes.

Chaque numéro s'est écoulé l'an dernier à 57'000 exemplaires payants selon l'ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias en France), contre 120'000 dix ans avant. "Le message qu'on voudrait faire passer, c'est que les parents retrouvent le chemin des kiosques et se disent: 'Allez, je mets un journal dans les mains de mon enfant'", plaide Edith Rieubon.

afp/mh

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