"Londres 13h30", premier roman de Laurence Boissier, est publié à titre posthume

L'écrivaine Laurence Boissier lors de la réception de son Prix suisse de littérature le 16 février 2017 à Berne. [Keystone - Anthony Anex]
L'écrivaine Laurence Boissier lors de la réception de son Prix suisse de littérature le 16 février 2017 à Berne. - [Keystone - Anthony Anex]
Le manuscrit de "Londres 13h30" de l'autrice genevoise Laurence Boissier, décédée en 2022, a disparu pendant près de vingt ans. Aujourd'hui édité par art&fiction, ce roman inédit pose les jalons de son œuvre subtile: la disparition du père, l'humour et l'importance des rituels.

Les admirateurs de Laurence Boissier peuvent se réjouir. Son premier roman, "Londres 13h30", oublié, puis retrouvé, sort de presse ce vendredi 10 janvier. Dans ce court roman choral, l'autrice genevoise, disparue en 2022, sonde le potentiel sensuel de l'aéroport de Genève, l'attente, les occasions à saisir.

Assise chaque jour au bar de la halle d'arrivée à l'aéroport de Genève, Emilienne tente de surmonter la mort de son père, l'un des passagers du vol de Londres 13h30 qui s'est abîmé dans la Manche. Autour d'elle s'affairent Hadjira et son chariot de nettoyage, Raoul, responsable mélancolique des bâtiments aéroportuaires, et Teodora, photographe sensible aux vibrations du lieu et des avions.

La rencontre des quatre personnages provoque une danse sur le thème de l'amitié, de l'intimité avec chacun d'entre eux, soulignent les éditions genevoises art&fiction qui publient l'ouvrage. Premier roman de Laurence Boissier, "Londres 13h30" a longtemps disparu. Puis le manuscrit a réapparu subrepticement à l'occasion d'un rangement après la disparition de son autrice.

>> A écouter, le sujet de Vertigo consacré à "Londres 13h30" de Laurence Boissier :

Couverture du livre "Londres: 13h30", de Laurence Boissier publié à titre posthume. [Les éditions art & fiction]Les éditions art & fiction
" Londres 13h30 " : premier roman de Laurence Boissier publié à titre posthume / Vertigo / 4 min. / jeudi à 17:10

"Une zone d'ombre"

"Personne d'entre nous n'avait le souvenir d'avoir vu passer ce manuscrit, donc nous étions dans un premier temps complètement troublés et même hésitants. (...) Il y a vraiment une zone d'ombre qui est, je pense, liée au fait qu'en 2008, nous étions encore une petite association. (...) Et dans un deuxième temps, Laurence est arrivée avec un nouveau projet. A un moment donné, je m'en souviens un peu, elle a dû me dire: 'oublie le truc que je vous avais amené, c'est cela que j'aimerais faire maintenant'", indique Stéphane Fretz, co-directeur des éditions romandes art&fiction, dans l'émission Vertigo du 9 janvier.

Dans ce nouveau livre se retrouvent l'humour subtil de Laurence Boissier ainsi que les thèmes qui lui sont chers: le jeu d'échos des trajectoires personnelles, une attention marquée pour la topographie, la subtilité dans l'évocation des liens humains, l'absurde importance des routines et le poids toujours surprenant du vide.

Prix suisse de littérature 2017

A noter que paraît simultanément chez le même éditeur "Laurence Backstage", une lettre à la disparue, écrite par son ami l'auteur, scénariste et dramaturge Antoine Jaccoud. Elle est suivie d'un portrait par la journaliste et critique littéraire Lisbeth Koutchoumoff Arman.

Décédée le 7 janvier 2022 à l'âge de 56 ans, Laurence Boissier a publié plusieurs récits, parmi lesquels "Projet pour Madame B" (2010), "Noces" (2011) et "Cahier des charges" (2011).

Artiste, architecte d'intérieur et traductrice, celle qui était également membre du collectif "Bern ist überall" avait reçu le Prix suisse de littérature 2017 pour le recueil de nouvelles "Inventaire des lieux". En 2018, la Genevoise avait remporté le prix des lecteurs de la ville de Lausanne pour "Rentrée des classes".

mh avec ats

Laurence Boissier, "Londres 13h30", éditions art&fiction, janvier 2025.

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