Considéré comme l'un des pères du Nouveau roman, Michel Butor laisse derrière lui une oeuvre inclassable. Retour sur son parcours littéraire.
Un style littéraire
Poète, essayiste, écrivain-voyageur, Michel Butor laisse derrière lui une oeuvre foisonnante. Il était la dernière figure de l'école du Nouveau roman, un style littéraire qui a bousculé tous les codes en donnant la préférence à la forme au détriment de l'histoire.
En 2013, Michel Butor a reçu le grand prix de littérature de l'académie française pour l'ensemble de son oeuvre. Il n'a jamais cessé d'écrire, même s'il avait tourné le dos au roman et un peu à Genève.
>>Pierre-Etienne Joye dans le Journal du Matin (25 août 2016)
Professeur à Genève
Michel Butor avait commencé une carrière comme professeur de littérature aux Etats-Unis avant de la poursuivre en France, à Nice, puis à l'Université de Genève de 1974 jusqu'à sa retraite en 1991.
Combien de millions de personnes sont passées à côté de sa statue élevée au rang et à hauteur d'homme de la rue au passage du tram sur la Plaine? Statue de fer de son vivant depuis des décennies, à Plainpalais. C'est rare pour un homme de lettres.
Michel Butor était aussi connu pour sa célèbre salopette. Invité en février 1994 par l'émission "Plume en liberté" à parler aux élèves du Collège Saint-Michel de Fribourg, il explique pourquoi il a adopté ce costume.
"La Modification"
Michel Butor était connu pour ses expérimentations avec l'écriture. Son roman "La Modification" (Editions de Minuit, 1957), pour lequel il avait obtenu le prix Renaudot, a marqué l'histoire de la littérature française. Révolutionnaire à l'époque, puisque la narration se fait à la deuxième personne du pluriel, ce récit est devenu un classique de la littérature.
>>Présentation du livre par les Editions de Minuit:
Dès la première phrase, vous entrez dans le livre, ce livre que vous écrivez en le lisant et que vous finirez par ramasser sur la banquette du train qui vous a conduit de Paris à Rome, non sans de multiples arrêts et détours.
Le troisième roman de Michel Butor, paru en 1957, la même année que La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet, Le Vent de Claude Simon et Tropismes de Nathalie Sarraute, reçut d'emblée un excellent accueil de la critique. Couronné par le prix Renaudot, traduit dans vingt langues, c'est encore aujourd'hui le plus lu des ouvrages du Nouveau roman.
Je travaille avec un microscope monté sur télescope
C'est ainsi que Michel Butor décrit son approche du monde par l'écriture lors d'un entretien sur le plateau de l'émission "Préfaces" en 1965 avec le journaliste Jo Excoffier et l'historien français Henri Guillemin
Michel Butor chez lui
En 2006, l'émission "Illico" se rendait chez Michel Butor. L'occasion de découvrir le lieu où l'écrivain travaillait.
Son dernier entretien accordé à la RTS
Suite à l'annonce de son décès, l'émission "Entre les lignes" sur Espace 2 a rediffusé le dernier entretien que l'écrivain leur avait accordé le 4 avril 2016. Dans cette interview, qui se passe dans l'univers habité de sa bibliothèque, marquée par la présence des artistes, Michel Butor invite les auditeurs à relire Victor Hugo dans une anthologie bien personnelle.
Un dossier réalisé par les Rédactions Culture et RTSInfo avec Pierre-Etienne Joye, Jean-Marie Félix, Sophie Badoux, David Collin et Miruna Coca-Cozma.