Dans un livre ultime publié de son vivant, "La Pipe qui prie & fume", Maurice Chappaz conclut par une interrogation révélatrice: "Et si, me dis-je, au moment de fermer l’œil, le vingt et unième siècle héritier de tout ce que je déteste était acculé à un grand acte mystique ?"
Grand arpenteur du 20 siècle, Chappaz n’a cessé de chanter le Valais de son enfance, celui de la paysannerie traditionnelle. Vilipendant de sa plume acérée les promoteurs avides qui ont transformé les paysages vierges de son enfance en terrains de jeu pour adultes.
Une écriture imprégnée par une foi profonde
Estimé par Ramuz, ami de Bouvier, Roud et Jaccottet, l’écrivain a gardé les pieds sur terre et scruté la nature sauvage pour y guetter la trace du divin. Sans jamais séparer la terre du ciel, le corps de l’âme.
Que ce soit en qualité de poète, prosateur, pamphlétaire ou voyageur, l’écriture de Chappaz demeure imprégnée par une foi profonde. Et par les fumerolles d’une pensée mystique.
Jean-Marie Félix/olhor