"C'est difficile de ne pas être sévère avec soi-même", lance Sophie Fontanel, invitée du 12h30 de la RTS. L'écrivain a décidé il y a deux ans de ne plus cacher ses cheveux blancs et raconte dans un livre le sentiment de liberté qui en découle.
"Le fait d'avoir les cheveux blancs m'a obligée à m'accepter", souligne-t-elle. "Il m'a fallu 53 ans pour accepter un compliment (...) pour être la femme heureuse sur la photo".
"On ne sait pas juger de notre propre image, on est faits de doute. C'est inhérent à l'être humain!", estime Sophie Fontanel. Pour elle, "si sur dix personnes il y en a neuf qui vous trouvent bien, c'est la dixième que vous croyez. C'est le doute qui l'emporte toujours!".
"Une nudité"
Je ne l'ai pas fait pour être naturelle, mais parce que je trouvais ça beau.
"La seule chance que j'ai que les autres me trouvent acceptable, désirable... c'est que moi je sois bien face aux autres, avec mes fêlures, mes doutes, mais aussi avec les choses que j'adore chez moi, mon narcissisme", estime-t-elle.
"Les cheveux blancs, ça aide à ça, c'est comme une nudité. Vous êtes démuni. Vous n'avez plus la teinture", raconte l'ancienne journaliste de mode, qui est aujourd'hui influente sur Instagram.
Source de peurs
La romancière regrette encore que l'arrivée des cheveux blancs soit souvent perçue comme "une dégradation", et soit source de nombreuses peurs, liées au vieillissement. "Pourtant, certaines femmes ont des cheveux blancs très jeunes", rappelle-t-elle.
Propos recueillis par Natacha Van Cutsem
jvia